J’ai eu hier le grand bonheur de rencontrer le poète André Ughetto qui a fait paraître tout récemment aux Éditions Le Taillis Pré Rues de la Forêt belle.
Professeur agrégé de Lettres Modernes, André Ughetto a enseigné en classes préparatoires mais tout au long de sa vie de professeur, il n’a cessé d’écrire et de s’intéresser non seulement à de multiples œuvres littéraires (la liste de ses articles est lumineuse à ce point de vue qui mêle les noms de Buzzati, Victor Hugo, Ponge, Giono, Montaigne, Torreilles, Léon-Gabriel Gros, etc. ) mais aussi à de grandes traditions comme la Kabbale ou l’alchimie. Sur ce dernier point, il évoque son expérience de cinéaste et son film Mutus Liber, tableaux pour Nicolas Flamel, fiction sur les symboles de l’alchimie.
La conversation porte aussi sur le poète et peintre Christian Gabriel/le Guez Ricord qu’il a bien connu et qu’il a soutenu surtout dans les dix dernières années de sa vie. Il évoque la figure de ce poète torturé par la maladie, sa dimension mystique mais aussi son très grand humour. André Ughetto doit présenter bientôt l’édition complète que fait l’éditeur le Bois d’Orion du maître-livre de CG Guez Ricord, Le Cantique qui est à Gabriel/le
Sont évoqués aussi les caractères chinois puisqu’André Ughetto avait d’abord pensé faire une thèse que finalement il va transformer en un essai sur les signes chinois dans l’œuvre de Segalen, de Michaux et d’Ezra Pound.
Il est également revuiste et collaborateur de la revue L’autre Sud. Celle-ci poursuit depuis environ huit ans, le travail commencé avec la revue Sud fondée il y a plus de vingt-cinq ans par Jean Malrieu. Le dernier numéro comporte un dossier spécial Dominique Grandmont.
Nous n’aurons pas le temps, pour cette première rencontre de parler du travail de traducteur d’André Ughetto. Comme son patronyme le laisse entendre, il est en effet d’origine italienne, son grand-père ayant émigré en France au début du dernier siècle. André Ughetto, proximité du Mont Ventoux de sa résidence oblige, mais pas seulement, a traduit Pétrarque, mais aussi des poètes actuels comme Fabio Doplicher ou Bruno Rombi.
Je reviendrai prochainement sur Rues de la Forêt Belle, notamment pour en détailler la très passionnante construction à partir de l’arbre de vie de la Kabbale aussi appelé Arbre des Séphirot.
Bruno Rombi, Huit
temps pour un présage, traduction
André Ughetto, édition bilingue, Autres temps, 2004
Fabio Doplicher, La Garde, traduction André Ughetto, édition bilingue, Les
Écrits des Forges Autres temps, 2002
André Ughetto, Rues de
la Forêt Belle, Éditions Le
Taillis Pré, 2004
Revue Autre Sud, cahiers trimestriels, septembre 2005, n° 30,
Dominique Grandmont.
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