Quelques extraits d'extraits de Corps subtil, parus dans le dernier numéro de Le Nouveau Recueil
Tu traverses, ombre de l'ombre projetée, l'autre en toi qui dit la mort étreint la vie. L'écart t'apprend. A bord d'être, une main ajoute son geste et la pierre à vif s'anime, se veine au parcours du sang. Le désir vertical ou horizontal se miniaturise en ta poitrine. Tu ouvres la cage : il sera toujours l'heure de, plus tard, plus tard, ton corps défie. Il sait le poids, laisse aller la douleur. Collines et lac la portent comme paume qui s'appesantit. Leurs courbes répondent à tes courbes – précieux intime. (55)
Dans le retirement du corps gît le désir. Ton cri s'use dans le cri. Il y a des bûchers intérieurs, des bouches séchées au grand feu, des bras tisons qui ne peuvent enlacer la parole sans la brûler. Peine perdue de la passion. Tu sais que tu ne sauras jamais rien, coupée en deux, le ciel la terre, et l'ange au milieu, - inatteignable.
Le corps voyage dans le visible, il pressent la révélation au-dehors. Il existe magnifiquement. Sa vérité t'éblouit : Milliers de signes par tous les pores. Apprendras-tu à les lire ? (56)
Sylvie Fabre G, Corps subtil, extraits inédits publiés dans Le Nouveau Recueil, n° 77, décembre 2005-Février 2006, p. 55 et 56.
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