Quand
il s'éveille, il se retourne.
Quelque chose
manque.
Déjà elle est dehors dans le jardin
à respirer l'odeur des lilas, à nommer
les ptérodactyles.
Déjà elle revendique
l'étrange face ridée
dans l'étang.
Avec un empressement terrible, essayant
d'écoper la forme pâle
dans le creux de ses mains.
Ce n'est que de l'eau.
Son vœu est qu'elle lui dise
qui elle est, ou
ce qu'il a perdu.
Shirley
Kaufman, Un abri pour nos têtes, traduit de l'américain par Claude Vigée, édition bilingue,
Cheyne Editeurs, 2003, p. 73
In
the Beginning
When he wakes, he turns
on his side. Something
is missing.
Already she's out in the garden
smelling the lilas, naming
the pterodactyls.
Already she's claiming
the strange face rippled
in the pond,
a terrible eagerness, trying
to scoop the pale shape
into her hands.
It's only water.
She wants it to tell her
who she is, or
what he lost.
Shirley
Kaufman, Un abri pour nos têtes, traduit de l'américain par Claude Vigée, édition bilingue,
Cheyne Editeurs, 2003, p. 72
Shirley
Kaufman dans Poezibao :
fiche
bio-bibliographique
lecture
Village Voice (05),
extrait
1, extrait
2, extrait
3,
"Lucides et précis dans le
détail de leur savoir, ces poèmes nous initient à un art de vivre courageux ;
la parole juste est un combat quotidien mené dans notre monde sans merci, avec
une tendresse et une intensité d'expression qui n'ont d'équivalent que la
vérité cruelle du témoignage"
Rédigé par : Marie.Pool | jeudi 22 décembre 2005 à 15h54