III
Tu courais aux terrasses, terrasses de la mer, couverture de l'abîme, terrasses de lumière… Le vent ferme ses serres et l'air durcit dans les artères obliques. Terrasses de toi-même; ô mon amour, qui rassemblais tes grandes mèches noires de fille époumonée. La place manquait aux larmes, disais-tu, et l'urgence du large te faisait manquer d'air, ô toi qui cherchais plus que toi dans ce grand trafic d'espace trop sévère.
Ici les vagues se dénouaient. Les chiens de la mer se couchaient au soleil. Triomphe sur la guerre, triomphe sur la nuit intestine et son paquet d'entrailles, triomphe sur nos peurs consanguines, duplice est le fond de la mer, triomphe sur le fond de la mer ! Tu m'instruisais des promontoires et toute petite, tu aimais, disais-tu, les surfaces, surfaces de la mer, comme une fleur géante abreuvée par son ombre, surfaces jamais assez vécues des montagnes de lumière qui poussent à l'horizon et fleurissent ici, surface de toi-même, avec sanglots et cris émancipés de leur crête d'histoire et tu riais avec bonheur des enfantines cérémonies qui se jouaient devant la maisonnette des chapelles. Tu aimais leurs façades étriquées façonnées de mains d'hommes, nos pauvres mains mensuratrices sans mensonges et nous portions semblables solitudes et nous étions bien deux et le jour nous mariait sous le sacre empirique de ces mêmes chapelles, nos visages s'écartant de leurs cris et l'esplanade filante, vierge, offerte à son nouveau tumulte.
Tu courais aux terrasses, terrasses de la mer, couverture de l'abîme, terrasses de lumière… Le vent ferme ses serres et l'air durcit dans les artères obliques. Terrasses de toi-même; ô mon amour, qui rassemblais tes grandes mèches noires de fille époumonée. La place manquait aux larmes, disais-tu, et l'urgence du large te faisait manquer d'air, ô toi qui cherchais plus que toi dans ce grand trafic d'espace trop sévère.
Ici les vagues se dénouaient. Les chiens de la mer se couchaient au soleil. Triomphe sur la guerre, triomphe sur la nuit intestine et son paquet d'entrailles, triomphe sur nos peurs consanguines, duplice est le fond de la mer, triomphe sur le fond de la mer ! Tu m'instruisais des promontoires et toute petite, tu aimais, disais-tu, les surfaces, surfaces de la mer, comme une fleur géante abreuvée par son ombre, surfaces jamais assez vécues des montagnes de lumière qui poussent à l'horizon et fleurissent ici, surface de toi-même, avec sanglots et cris émancipés de leur crête d'histoire et tu riais avec bonheur des enfantines cérémonies qui se jouaient devant la maisonnette des chapelles. Tu aimais leurs façades étriquées façonnées de mains d'hommes, nos pauvres mains mensuratrices sans mensonges et nous portions semblables solitudes et nous étions bien deux et le jour nous mariait sous le sacre empirique de ces mêmes chapelles, nos visages s'écartant de leurs cris et l'esplanade filante, vierge, offerte à son nouveau tumulte.
Gabrielle Althen, Sans
preuves, dune, 2000, p. 14 et 15.
Gabrielle Althen dans Poezibao
:
Bio-bibliographie
de Gabrielle Althen
extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, extrait
5,
une
rencontre avec Gabrielle Althen,
une
lecture rencontre autour de Béatrice Douvre,
carte blanche à
Gabrielle Althen (voir l'index)
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