Je me souviens – lorsque je parle ainsi
Ah saura-t-on jamais qui se souvient
Dans tout ce chaud murmurant carrefour
Qui fait le cœur et lui donne son nom –
Je me souviens, c'était dans un pays
Qu'on aperçoit fort au sud sur les cartes,
Le ciel mouillait à tort et à travers
Le grand matin noir et plein d'innocence.
Je me souviens – cette fois j'en suis sûr
Que c'est bien moi qui hume ce temps-là –
Je vous trouvai durant une accalmie
Vous qui deviez devenir mon amie
Pendant vingt ans, et c'est encore vrai.
Ah saura-t-on jamais qui se souvient
Dans tout ce chaud murmurant carrefour
Qui fait le cœur et lui donne son nom –
Je me souviens, c'était dans un pays
Qu'on aperçoit fort au sud sur les cartes,
Le ciel mouillait à tort et à travers
Le grand matin noir et plein d'innocence.
Je me souviens – cette fois j'en suis sûr
Que c'est bien moi qui hume ce temps-là –
Je vous trouvai durant une accalmie
Vous qui deviez devenir mon amie
Pendant vingt ans, et c'est encore vrai.
Jules Supervielle, Les
Amis inconnus, Gallimard, 1934, p. 51
Jules Supervielle dans Poezibao :
Fiche
bio-bibliographique
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