En préambule à une lecture à quatre voix de Marquise vos beaux yeux, de Josée
Lapeyrère, Michelle Grangaud, Liliane Giraudon et Anne Portugal
Derrière les murs, la végétation
tire alors le vent gris émeraude
tare le geste à l'envers du miroir
sa géode meurtrit la lèvre riens
degrés le taire vient la morsure
l'arrêt de mort il neige se sauver
se lire regrets de l'amour native
reste d'ailleurs amorti en vergé
sa margelle étreintes du revoir
suer matelots le dernier rivage
être l'image dans le rétroviseur
taire la mer nervurée les doigts
l'arrêt de vie les mûrit on s'égare
l'insolite durée germe à travers
le regard et l'iris s'ouvre entamé -
l'été surgi de la vitre a serré mon
rêve l'étrangeté lasse du miroir
et si le rosier l'a vêtu, grand-mère,
sa trame l'univers roide et léger
mélange les rivières ta rue dort.
Dès la migration reste le rêveur.
Michelle Grangaud, in Henri
Deluy, Poésie en France 1983-1988, une anthologie critique, Flammarion,
1989, p. 139.
Extrait de la
présentation du recueil Mémento-Fragments premier livre de Michelle Grangaud,
et recueil d 'anagrammes par Henri Deluy :
"le recueil n'est
qu'une suite d'anagrammes dont les points de départs, les incitations sont
affichés en ouverture de chaque poème [...] Sorte de cérémonie verbale sans
terme, investissement progressif, contestation [...] Un livre utile, et beau,
et dur.
voir la
fiche bio-bibliographique de Michelle Grangaud
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