Le Comité de lecture du
Jeune Théâtre National invite à son
rendez-vous mensuel :
Le 20 du mois !
Lecture de texte(s) et dégustation de vin(s)
Vendredi 20 janvier 2006 à 18h
« On a pas de mots, cela n’enlève rien,
il nous reste la pâte. »
Le signe = (POL, 1999)
Lecture
Tarkos et la « pâte-mot »
Ou comment dire
A la découverte de sa langue : Florent Cheippe, Eve Gollac, Xavier Legrand,
Laure Roldàn
Une envie de Félicité Chaton
Durée prévue : 1h
La lecture sera suivie d’une dégustation de vin.
Entrée libre sur réservation au 01 48 04 86 40 ou [email protected]
Jeune Théâtre National
13, rue des Lions Saint Paul 75004 Paris
M° Saint-Paul (ligne 1) ou Sully-Morland (ligne 7)
Tél : 01 48 04 86 40
Fax : 01 42 71 66 50
Email : [email protected]
Site : http://www.jeune-theatre-national.com
« Je suis né en 1963. Je n’existe pas,
je fabrique des poèmes.
1 je suis lent, d’une grande lenteur
2 invalide, en invalidité
3 séjours réguliers en hôpitaux psychiatriques depuis 10 ans. »
Christophe Tarkos (1963-2004)
Aucun essai n’existe encore au sujet de Tarkos
aucune biographie exhaustive.
Seul un texte de Christian Prigent publié dans Salut les anciens, salut les
modernes
de nombreux articles et témoignages
des enregistrements sonores
et ses écrits : entre autres, Anachronisme (POL, 2000), PAN
(POL, 2000), Le signe = (POL, 1999), OUI
(Al Dante, 1996), Caisses (POL 1998), Ma langue est poétique (Electo, 1997), La cage (pièce de théâtre).
Tarkos est un poète dit «sonore», il travaillait la langue, absolument : il
écrivait, il faisait des lectures publiques, et il improvisait.
Dans tous les cas, l’enjeu poétique était le même : « Je suis un poète qui
défend la langue française contre sa dégénérescence, je suis un poète qui sauve
sa langue, en la faisant travailler, en la faisant vivre, en la faisant bouger.
»
Il ne nous livre pas son expérience du monde telle que la langue s’en saisirait
véritablement, il travaille « la pâte », et s’il nous dit quelque chose de
vrai, c’est « l’étrangeté de la langue, son tournis ahuri, sa distance
implacable aux corps, aux choses, au réel » (Evidante Evidence in Salut les anciens, salut les modernes de Christian Pringent, POL), « c’est comment naît
la phrase, comment elle va, comment s’enroule le phrasé, comment une langue
poétique s’engendre à même la voix, comment elle se retourne sur elle-même,
s’auto-commente, s’amuse, s’abolit (…) » (Une erreur de la nature de Christian Prigent, POL)
« Il n’y a pas d’autre langue que la langue, il faudra entrer à l’intérieur, on
a toujours été à l’intérieur, il n’y a pas à entrer à l’intérieur, on est
dedans (…) et c’est cette langue qu’il ne faut que porter avec soi comme l’on
porte de rester dans le ventre parce qu’il n’est jamais question de sortir du
ventre et la langue a beau bouger elle remue et tourne sur elle-même. » (Le signe
= de Christophe Tarkos, POL)
Pour nous, comédiens, il va s’agir de l’éprouver à notre tour, au présent.
Saisir à la fois la distance et l’engagement qu’elle réclame.
Il ne s’agit pas de singer l’énonciation si singulière de Tarkos.
Mais de chercher physiquement, pour chacun des textes et pour chacune des
individualités qui s’y essaieront, ce que c’est que « la poussée de la pâte ».
Félicité Chaton, [email protected]
Le Comité de lecture du
Jeune Théâtre National est un collectif d’une trentaine d’acteurs qui
participent et/ou mettent en œuvre de façon indépendante des projets visant à
découvrir et faire connaître des textes contemporains.
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