Pour saluer la parution
de Comme un souffle de rosée bruissant de Jean Mambrino aux Éditions Arfuyen.
(Une soirée de
lecture-rencontre est organisée le 6 février à 20 h avec Jean Mambrino à
l'Espace Poveda, 4, rue Léopold-Robert, 75014 Paris
Métro : Vavin, Raspail ou
Port-Royal.
Contact : 06 70 52 18
62.)
37
Toute beauté brûle à petit feu, et se défait
avec tendresse, lentement, comme l'aster,
gloire de l'automne, et
l'iris si fragile
qu'il faut le transporter dans ses langes.
Les chatoyantes ainsi se changent, se déguisent
en leurs couleurs aux odeurs de délices.
Certaines ne s'ouvrent que la nuit
On les dirait pressées de disparaître,
de s'effacer. La créature belle,
la grâce, la pensée, ne peut jamais
s'appartenir, elle consume son éclat
pour tout remettre à qui s'en vient vers elle.
Peut-on posséder un regard ? un baiser ?
Et celui qui l'accueille remet l'offrande
à l'instant qu'il la reçoit. La source
de ce don ne garde rien d'elle-même,
puisqu'elle n'existe que par son abandon.
Jean Mambrino, Comme un souffle de rosée bruissant, Arfuyen, 2006, p. 53.
Commentaires