Pluie de janvier, son bruit
de percussion sur les carreaux, puis le vent
nettoie le ciel, le rend bleu.
De forts blizzards paralysent
le Québec : l'hiver n'en finit pas
de l'autre côté de l'océan.
De grosses gouttes
luisent dans la jardinière sur les feuilles
de blanches primevères.
*
J'ai changé les draps de mon
lit, bien qu'il ne me reste à y dormir
qu'une poignée de nuits.
Un mois ou quelques semaines,
trois ou quatre mois, font en miniature
une vie pleine et entière.
Chaque départ, à mesure
qu'il approche, me rappelle le départ
définitif.
Alors je bondis d'avance
en haut de mes quatre étages pour ouvrir
la porte du retour.
Marilyn Hacker, La Rue palimpseste, édition bilingue, traduit par Claire Malroux, Éditions La
Différence, 2004, p. 108 et 109.
January rain
percussive on the panes ; then
wind scours the sky blue.
Ice storms paralyse
Quebec : winter will be long
across the ocean.
Fat drops glow on the
leaves of wet white primroses
in the window box
*
I've changed the sheets on
the bed I'll sleep in only
another six nights.
A month or six weeks,
three months or four, make a life
in miniature.
Each departure, as
it approaches, reminds me
of the final one.
So I leap ahead
to come back up the four flights
and unlock the door
Marilyn Hacker dans Poezibao
bio-bibliographie
aux 20
ans du Nouveau Recueil,
une
rencontre avec Marilyn Hacker,
extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, extrait
5, extrait
6, extrait
7
une
traduction de Follain,
article
ghazal,
une
intervention sur la sextine,
rencontre
avec Claire Malroux sur la traduction réciproque
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