III. Tourment
Tu ne m'as pas dit ce que je devais faire
Du coup, je ne peux pas. Si je me suis assoupie
Un instant, en regardant le petit âne
au milieu de la cour, dans les arbres ?
Si je suis partie avec le petit âne
Dans le noir et ai perdu ta voix -
As-tu dit quoi que ce soit après tout ?
Certainement. Je t'ai souvent oublié.
Tu nous a emmenés vivre dans un endroit
Si beau que nous en avons perdu la tête
(Sur le dos du petit âne, je suis allée loin
très loin. Les arbres les uns
contre les autres, complotant, s'effeuillant
dans une nuit sans lune.
Et au moment où le désespoir montait, j'ai aperçu
Au loin une lumière scintillant
À la porte du garde forestier.
Un hibou essaya de m'arracher les cheveux, un loup
Se débattait dans les feuilles mortes. Difficile d'atteindre
La sécurité, ou bien même de s'en approcher.)
Mary Baine Campbell, traduction Catherine Pierre, in Europe n°906, octobre 2004, p. 317.
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