Ce que garde la montagne des promesses de la vie
elle le purifie au gré de la lumière
comme si notre temps n'était pas qu'incendie
comme si nos anciens sommeils ne dessinaient pas
nos traits dans la fragilité
brumes et nuées à la merci d'un univers
changeant comme notre être
sans oubli, nous savons ces distances
qui nous séparent de tout
et d'abord de nous-mêmes
la montagne est le lieu de la retraite
sûr, prosterné
où le cœur habite jusqu'à la douleur
pas de péché si ce n'est pardonné
car extrême, le roc
proche, la source du ciel et de la terre
ronde, la lune qui dévale les crêtes
vers l'autre vallée
la montagne montre nos abîmes en ses sommets
elle étire la vie
dans la chaîne finie du voyage
on touche l'infini
on glisse, on retient
pour connaître la cime, la mort ou le déferlement
ce que garde la montagne de notre désir
elle nous le rend en silence
au brisé de notre âme
comme si l'amour n'était pas que pureté minérale
comme si la plénitude n'était pas la neige.
Sylvie Fabre G. Les yeux levés,
L'escampette, 2005, p. 32 et 33
Sylvie Fabre-G. dans Poezibao :
Bio-bibliographie
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