Pour célébrer la toute récente
parution d'un nouveau recueil du grand poète palestinien Mahmoud Darwich, chez
Actes Sud.
Quant à moi
Je dis à mon nom
Quant à moi, je dis à mon nom :
Laisse-moi
et éloigne-toi. Je suis à l'étroit
depuis que j'ai parlé
et que tes qualités se sont accrues !
Emporte tes qualités et éprouve
un autre que moi…
Je t'ai porté quand nous pouvions
traverser le fleuve unis, "tu es moi".
Je ne t'ai pas choisi, ô mon ombre,
chien fidèle. Les parents
t'ont choisi pour ce que tu signifies.
Ils ne se sont pas inquiétés du sort du nommé
quand son nom
lui pèserait, qu'il lui dicterait ses mots
et en ferait son vassal….Où suis-je ?
Où sont ma petite histoire
et mes petits douleurs ?
[...] et les étudiants regardent
mon nom, sans s'intéresser à moi, et je passe
comme si j'étais un intrus.
[...]
Quant à moi, je dis à mon nom : Rends-moi
la part perdue de ma liberté !
Mahmoud Darwich, Ne
t'excuse pas, poèmes traduits de l'arabe
(Palestine) par Elias Sanbar, Actes Sud, 2006, p. 65.
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