Pour célébrer la parution
d'une très belle anthologie, x poètes au féminin, chez l'Arachnoïde. Très bien édité, ce livre
donne à lire huit poètes : Leonora Carrington (née en 1917), Danielle Collobert
(1949-1978), Marie-Françoise Prager, Friederike
Mayröcker (née en 1924), Gilberte H. Dallas (1918-1960), Alejandra
Pizarnik (1936-1972), Nelly
Sachs ( 1891-1970) et Laure Bataille (1903-1938). Beau parti de ce livre
qui plutôt que de consacrer un chapitre à chaque auteur emmêle leurs textes.
Sur x poètes au féminin,
admirablement préfacé par Muriel Richard-Dufourquet (court extrait ci-dessous),
lire une très belle
note de Jean-Claude Bourdais qui revient plus en détail sur tous les
poètes, notamment la très mystérieuse Marie-Françoise Prager
Les éditions L'arachnoïde font partie d'une association dirigée par Olivier
Cabière de Montpellier. X poètes au féminin a été tiré 500 exemplaires, dont les 50 premiers
sont numérotés et signés par Muriel Richard-Dufourquet. On peut les commander
en allant sur le site de l'arachnoïde ou (car il ne semble pas actualisé) en
envoyant un mail directement à [email protected]
"On est au cœur de la nuit avec ces femmes….mortes presque
toutes….Suicidées pour la plupart….on est au cœur d'un voyage d'ailleurs…Alors
parler de voyage évidemment c'est un peu indiscret….On est dans l'indiscrétion
avec ces femmes parce qu'on est au cœur noir de la fleur noire de l'âme…Tout ce
qui transfigure et tout ce qui est beau et naturellement tout ce qui est
l'horreur absolue de ce temps [...]… Elle meurt aussi la beauté elle meurt avec
toi petite Laure avec toi petite Alejandra et toi petite Collobert et petite
Nelly au fond du trou…Et toi aussi petite Dallas couchée sous une éternité
volante peut-être…. en compagnie de cette femme à l'humour grinçant : Leonora
Carrington…"
Muriel Richard-Dufourquet, préface de x poètes au féminin, l'Arahnoïde, 2005, p. 10 et 12.
je partant voix sans réponse articuler parfois les mots
que silence réponse à autre oreille jamais
si à muet le monde pas de bruit
fonce dans le bleu cosmos
plus question que voyage vertical
je partant glissure à l'horizon
tout pareil tout mortel à partir du je
à toutes jambes fuyant l'horizon
enfin n'entendre que musique dans les cris
assez assez
exit
entrer né sur débris à peine reconnu le terrain
émergé de vase salée le fœtus sorti d'égout
plexus solaire rongé angoisse diffusant poumons
souffle haletant
Danielle Collobert, extrait de œuvres I, P.O.L., 2004, p. 415, publié in x poètes au féminin, l'Arachnoïde, 2005, p. 41.
bio-bibliographie
de Danielle Collobert
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