Il faut saluer la belle
et courageuse initiative de l'équipe de la toute nouvelle revue Électron
Libre, emmenée par Jalal El
Hakmaoui : créer au Maroc une revue de poésie ambitieuse, fondée sur le choix
très clair du dialogue, de l'altérité, de la traduction, de la double critique.
Il s'agit d'enrichir "le dialogue entre les poésies du sud et du nord. Le
traduire est en fait la colonne vertébrale de tout notre projet poétique ouvert
sur l'absolue altérité. Lien infini avec l'Autre… [en] métissant les langues,
les visions, les genres et les cultures" selon l'éditorial-manifeste du
numéro 1.
Et il n'est que de
consulter les sommaires pour comprendre que cette volonté n'est pas restée un
vain mot : 25 poètes environ par numéro (deux sont parus à ce jour) et presque
autant de nationalités (un peu moins dans le deuxième numéro qui inaugure le
principe des dossiers thématiques avec un substantiel ensemble sur la nouvelle
poésie néerlandaise).
On peut s'arrêter un
moment sur ce choix de la nouvelle poésie néerlandaise car il me semble
emblématique de l'approche d'Électron Libre : le rédacteur en chef le justifie pleinement par les liens historiques de
plus de 400 ans entre Pays-Bas et Maroc et par la difficulté de compréhension
entre les deux communautés : "Cet aller simple Rabat-Amsterdam jette donc
la bouteille de la poésie à la mer".
Jeter la bouteille de la poésie à la mer, ce pourrait être une belle définition pour Électron
Libre qui semble en effet
constamment enjamber les mers Méditerranée, Atlantique, Manche, pour établir
des ponts, des circulations entre les continents.
Quelques noms au sommaire
du numéro 1 : Ana-Luisa Amaral, Volker Braun, Caroline Lamarche, Grânaz
Moussavi, Shu Cai, Linda Maria Baros
et au sommaire du numéro
2 : Omar Berrada (producteur à France Culture, né à Casablanca, vivant à Paris
qui fait partie de l'équipe de rédaction), Jalal El Hakmaoui, Gwénaëlle Stubbe,
James Sacré, Guy Bennett, Evgueni Bounimovitch.
Quant au comité de
rédaction sa composition est bien représentative de la politique éditoriale d'Électron
Libre puisque sans citer chaque
nom, on note la présence de poètes venus du Maroc, du Sénégal, d'Espagne, du
Portugal, de Belgique, de France, d'Italie, de Slovénie, de Bosnie, de
Roumanie, du Québec, d'Argentine, de Chine et des USA.
Électron Libre, deux numéros par an
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numéros), Maroc, 80 DH (+ 20 DH de frais d'envoi), Etranger, 20 € + 10 € de
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