Olivier Kachler m'a proposé deux bio-bibliographies. J'ai tellement
apprécié la première que j'ai choisi de la publier dans son intégralité. Elle
est suivie d'une notice beaucoup plus conventionnelle.
"Ridiculum vitae. Finira, vrai, comme ça a commencé, au cachot d’un nom,
en manque d’air : olivier kachler, né dans sa rature,
arbre à l’envers (69), en attendant, vivre,
espère encore, entre les barreaux, ses ridicules, se rencontrer.
S’est raté déjà plusieurs fois :
−
Complètement à l’est, voyageur des pieds à la voix, s’est cru quelques langues,
et pas mal de gens. Poète entre autres. Ridiculum
vitae
l’a tiré de là. S’est même cru, à l’occasion, nouveau né in folio, pirouettum, petit homme première neige, s’est vu, cœur
copyright, entrer domaine public, escalier en papier, un nom en haut à
réaction, cacahouètum vitae, catastrophe in
progress…
− S’est
trahi souvent depuis. N’a pas pu, pas su, chemins ébauchés, choisir, chemins
disparus. A laissé à d’autres, à ses carrefours, s’est bricolé, caché, cabane à
la hâte ne comprend plus, qui, désertée, l’a voulue, qui, vacuum vitae, on croit encore y trouver.
− Des
auberges quand même, aujourd’hui ici, hier là (Bleue, Phréatique, Arpa, La polygraphe), purgatoires, feux de
voix, trampoline ou plongeon, pour plus loin, moins soi …
−
Maintenant, à l’université, cherche, ne sait plus quoi, se paie de mots, dans
une forêt de symboles. (thèse de doctorat, littérature comparée). Ne trouve plus ses
cris chez soi. A cours d’avalanches. Parle dans un cornet cassé, dérive dans
l’entre-vie, silentium vitae, son lit de fakir…
−
Essaie de se traduire, quelque fois, en d’autres (Y.
Raditchkov pour Europe, « Douze » de Blok, à paraître). Aimerait, plus souvent, dans sa cabine d’aiguillage, s’échapper.
− Ses
amis : Mallarmé, Michaux,
Meschonnic, Regnaut. S’y désenglue, s’y entrevoit, inconnu…
…oublivier prenait déjà racine. En un rien, revient,
expulse, d’élans en gribouillis, un de moins que lui, araignée laissant
incendie, eradicum vitae, son libératueur, à travers nuit, de littérature…
…ridiculum vitae ne se prend plus pour quelqu’un. A gagné ce qu’il
a perdu, devenu son étranger…
…n’être plus qu’un langage, ce qui reste, tout, à réignorer et rien, que
traverser, vivre, se trouver à se quitter, fin de la pravda provisoire, devenir
son vagabond,
Mobile-homme vitae…"
Olivier Kachler est né à Colmar
en 1969. Agrégé de lettres, il achève une thèse sur le symbolisme russe et
français. A.T.E.R. (attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à
l’université de Paris X / Nanterre de 2001 à 2005. Lecteur à l’université de
Kyushu (Japon – Fukuoka) à partir d’avril 2006.
Articles, traductions et poèmes publiés dans plusieurs revues : Arpa,
Bleue, Europe, Hauteurs, Linea, Phréatique, La Polygraphe, Orpheus, Studia
Romanica Tartuensia (à Tartu, Estonie)
A paraître : Alexandre Blok, Douze (traduit du russe en
collaboration avec Maurice Regnaut), éditeur à préciser.
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