En
profond hommage à Claude Esteban qui vient de disparaître, très peu de temps
après la publication de Le Jour à peine écrit, dont j'ai extrait le tout
premier et l'avant-dernier poèmes.
J'ai choisi aussi le premier texte pour Jean-Michel Maulpoix qui hier le premier me
faisait part de la disparition de Claude Esteban me disant "Je garde cruellement dans l'oreille sa voix
familière : il m'avait appelé samedi pour s'inquiéter du verdict!"
Le ciel
horizontal
Un oiseau sur le fil invisible
du rêve
Tout est trop loin de soi.
Paysage en éclats, arches
démises du présent
– blessures
J'effacerai du jour jusqu'à ma voix
****
Derrière la palissade rouge
on aimerait vivre et vieillir très
longtemps, on serait
un homme sans crainte, sans presque
de désir et seulement les arbres
parleraient de vous, diraient la sève
et le surcroît, l'immobile
mouvoir des heures et puis la mort
comme une écorce mouillée, on serait là, les yeux
ouverts, juste une vie, derrière une palissade rouge.
Claude Esteban, Le jour à peine écrit (1967-1992), Gallimard,
2006, p. 13 et p. 338.
Biographie
et bibliographie de Claude Esteban,
extrait
1, extrait
2,
la
disparition de Claude Esteban
hommage et dossier
Claude Esteban sur remue.net
Commentaires