Ce cœur qui déborde
Vilnius par la lucarne là-haut le très haut vol des
marches de lumières avides et vous votre visage est la
pupille de cet œil énorme doux et clair où passent la rue
du Saint-Esprit Totoriu gatvé et le phare de nos
rencontres Vilnius je veux revoir la maison d’Anelé près
de la Néris la terrasse où le temps s’arrête et glisse
autour des voix du chant des rossignols à l’abri des
érables Vilnius aurore de printemps si prompte à fondre
la nuit d’heures distendues sans effort sans lassitude rues
de Vilnius où parle la vie qui s’emplit
d’elle-même et
retient ce cœur qui déborde au grand œuvre de la ville.
Il y eut
Il y eut l’astre de ce nom rien dont il ne soit alors la
lumière l’air qui tremble des brassées d’or cette
grâce à Užupis et gravir ou s’étendre en dépense de
paroles dans une grotte un refuge qui tout délie
quand le vert vous enveloppait ce nom de terre
nouvelle d'où vous ne reviendrez plus
Marc Fontana, Épreuves du grand moment,
inédit
*
Les ciels venus
ne s’écoulent pas la musique
prend le toit du monde et grise
l’étendue devine la forme des cent visages
touche les flancs
pour les contraindre
ou chercher leur goût de gentiane
d’algue habillée
de saveur pétrie bue au goulot
l’impudente délaissée
qui sourd et sonne enveloppe et s’épand
veut murmurer l’écorce fendue
par les archers de nuit
elle rappelle que dit-elle on ne sait
on s’en souvient les eaux fendillent la lumière
le ventre épouse les mains ouvertes
la voix bleue l’île dessillée
avant la parole qui reconnaît le monde
l’embrasse
Marc Fontana, Poèmes jazz,
Fer de Chance, 2001
note
bio-bibliographique
voir aussi l'article que Marc Fontana a récemment consacré, sur Poezibao, à Claude Esteban
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