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jeudi 25 mai 2006

Commentaires

Pour se faire une idée juste et éviter une "chasse aux sorcières" au nom de la défense de Louise Labé, le mieux est de lire l'ouvrage de Mireille Huchon ou de se rendre le mardi 27 février à la Bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon (18h30) pour la Conférence "Louise Labé, une créature de papier ?" où Mireille Huchon dialoguera avec Michèle Clément qui, elle, ne doute pas de l'existence de Louise Labé (Michèle Clément est professeur à l’université Lumière-Lyon 2. Dernier livre publié : Le Cynisme à la Renaissance d’Erasme à Montaigne, Droz, 2005). Pour tous renseignements, vous pouvez vous adresser à : Catherine Goffaux-Hoepffner Bibliothèque municipale La Part-Dieu 30, bd Vivier-Merle 69003 Lyon Tél.: 04 78 62 19 41 Fax : 04 78 62 19 49 [email protected]
Pris d’une curiosité malsaine, j’ai accédé au site internet qui rend compte d’un ouvrage qui entérine l’inexistence de Louise Labé. J’ai pu constater l’effort déployé par des gens certainement instruits , juste assez intelligents pour discréditer une fois de plus ce qui est français et qui plus est, non parisien. Cette éminente seiziémiste est bien du genre « sorbonnard », de ceux qui conduisirent Jeanne d’Arc au bûcher puis Etienne Dolet… fauteurs d’ordre taisez-vous ! Qu’importe si Mme Huchon et les pédants de sa suite ont décrété que la grande poétesse féministe n’existait pas. La dédicace de son œuvre splendide à Clémence de Bourges, fille d’un grand seigneur du Royaume, qui mourut très jeune blessée par la mort à la guerre de son fiancé, est suffisante pour refuser ce parti pris. Un collectif d’hommes a donc demandé au Roi Henri II, le privilège accordé à Louise Labé pour imprimer ses œuvres poétiques, c’est risible ! Malgré l’élogieuse citation d’Erasme parmi tant d’autres…, après Shakespeare et Molière, Louise Labé est victime de ces découvertes fracassantes, voire insultantes à l’égard d’une femme qui ne mérite vraiment pas cela. Son frère, brillant épéiste, connut de véritables succès lors des entrées royales et fit de sa soeur une sportive accomplie. Ces chapelles du parisianisme le plus détestable devraient savoir que, de nos jours, si Paris éternue, la France n’est pas obligée de s’enrhumer. Un chef d’orchestre anglais célèbre écrivit un jour « pourquoi les français ont-ils un besoin pervers de nier tout ce qui est de leur pays. » En cela il rejoint le fabuliste Florian. Il suffirait, avec un minimum de bon sens, de relire et les œuvres belles et féministes et l’émouvant testament de celle que ces travaux salissent. Jean Guy BAILLY
Si "je est un autre", "autre" est peut-être aussi un "je", et ce "je" laisse parfois des traces indélébiles dans certaines mémoires, quand il se nomme "Léo Ferré". Avec ou sans papiers... d'outre-tombe.
Molière, Shakespeare, ... et maintenant Louise Labé. Les écrivains ont-ils une biographie ? Un état-civil ? "Poètes, vos papiers", comme disait l'autre. Ces jeux subtils d'uchronie littéraire sont cependant moins vains qu'il n'y parait. Ils posent la question de l'identité littéraire. Qui écrit ? Quel est cet inconnu qui signe ces mots que je reconnais à peine, ces mots sur lesquels chaque lecteur a bien plus à dire que moi ? "L'autre, le même", soupire Borges. Louise Labé était une inconnue, un inconnu, un groupe d'inconnu(e)s, quelqu'un qui avait du génie, qui signait Louise Labé, qui nous laisse des poèmes qui réveillent cet inconnu(e) qui est en nous. Relisons-les. PM.

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