Je remercie le poète et traducteur Alain Lance qui m’a
confié quelques traductions inédites de cet important poète allemand, très peu
connu en France.
Beuverie nocturne, avec Su Dung-Po (1036-1101)
Sur le sol je me repose
De ma
Poitrine l’eau coule
Et d’où
Ce qui sourd des pierres
L’espoir est vide de sens
Tout comme le désespoir
Personne ne boit ? Demandent les draps :
« Déverse ce qui te reste de vie…»
Si j’ai trop de sueur
Bien peu d’encre en revanche
Et salive plus que patience
Pour écrire le monde
Jusqu’à ce que je tarisse –
Volker Braun, traduction inédite d’Alain Lance
Les huîtres
à Alain
Lance
Je vis rarement pour de vrai, toi depuis des heures
Tu ouvres dans la cuisine les huîtres parvenues
Jusqu’ici (munies de nombreux papiers) et
La main endolorie dans le gant plastique
Tu chantes. Les Wolf, eux, ne pensent plus
Qu’à bâfrer, ce qu’ils font comme le reste,
Avec profondeur. Ce sont encore des êtres humains !
Et moi, avec beaucoup de citron, j’anesthésie
D’abord les bestioles nues puis mon palais
Et j’avale sans vaillance, tandis que tu gobes
Avec délice et répulsion deux douzaines
De ces petites cramouilles de la mer. Tiens, dis-je,
Laisser la vie sur la langue fondre
Entre désir et dégoût, oui.
Volker Braun, traduction inédite d'Alain Lance
Bio-bibliographie
de Volker Braun
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