s.t.
1 divagation, je dis, quand de nouveau dans environ quatre ou cinq
mois les cousins moustiques papillons je veux dire
VERS L’HERBE VERS LA TOMBE VERS L’HABITATION et nous aux tables
vertes de nouveau dans les jardins jardins des plantes etc. libellules,
et tourbillonnant au dessus de nos têtes, donc dans cinq ou six
mois à l’ombre des platanes plateaux de châtaignes etc.
et de nouveau nous nous tairons et parlerons... et brigade de moineaux.
Mais aujourd’hui moi, un/deux février, dans l’ovale
vigie le nuage couleur écarlate c’est-à-dire un talus
descendant la pente comme du crêpe rouge un froissement rouge
de papier de soie au dessus du lit - mondieu
mondieu retiens cette vie retiens-la comme ça
parlant seule à moi-même perpétuellement joue éponge / le vent
rose des rues me pousse en avant un SUR-BUISSON
BUISSOND’FRAMBOISES ou DISCUSSION FRAMBOISE avec ma mère dans
cette forêt au sommet de laquelle on voyait seulement le fanion sur
le toit cahute cabane („MONTBOISE“) et virevoltantes les tresses
tresse de petite fille nattes descendant la pente en courant descendant plus
bas
les sentiers entrelacés de racines: noués / bouées ancreuses aux mains, aux
pieds -
tressage tressé à tresser (poème de Celan?)... visage de
petite fille en pain d’épice... ou quelque chose d’autre
crucifixion d’arbres (à ceux qui doivent être abattus on
peint une croix sur le tronc, etc.) c’est-à-dire comment
ma mère s’effraya: „ai oublié de te bénir avant ton
voyage..“ - trace alors des croix les doigts maladroits
signes de croix imprécis sur le front lèvre poitrine, „après-coup“,
dit-elle, „trop tard...“ (croisement
de la vie).. „as de quoi manger?“
..
comme si gouttant quelque part un robinet / visage
dégoulinant c’est-à-dire l’âme qui déborde,
Notizen auf einem Kamel, Suhrkamp, Francfort, 1996, Traduction de
Jean-René Lassalle
parue dans la revue Sapriphage, Nanterre, 2000.
Friederike
Mayröcker dams Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3
Commentaires