XLIII
Vieil album -
Les morts ne disparaîtront pas,
Je l’annonce modestement.
Mais il faut amuser tout ce monde-là.
Passer d’une langue à une autre, déplier des cartes
caduques et fouiller dans le tas des
passeports provisoires.
Que sais-je du colza ?
Devant une page de l’antique talmud,
je suis impuissant.
Je pousse sur la scène mon grand-père
à la légion étrangère ou mon arrière-grand-père
enveloppant ses poiriers.
Un cousin lance des cailloux sur les passants,
un autre vomit son repas d’anniversaire.
Le théâtre bouffon de la famille donne
Une ultime représentation. Une voix commande :
On ferme.
Emmanuel Moses, Les bâtiments de la Compagnie asiatique, Obsidiane,
1993, p. 51.
Emmanuel Moses dans Poezibao :
Fiche bio-bibliographique, extrait 1, atelier de traduction à la Maison des
Ecrivains (2/06),
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