Petit clin d’œil au Tour de France, occasion de
signaler la sortie de Éloge du coureur, Comment faire le Tour ?
de Josée Lapeyrère qui est un régal de
finesse, d’observation et de travail sur l’écriture. Du cyclisme comme
métaphore de l’écriture : « le discours, la parole se construisent
eux-mêmes comme une course ».
Extraits des premières pages, puisqu’après tout nous n’en sommes qu’aux
préliminaires…
Mais aussi le passage du peloton avide, cliquetis huilé, murmure que casse le
métal, et sa fuite insolente qui nous laisse les mains vides.
(10)
Ici tout est rythme, coups symétriques du pédalier dans le tressage allongé du
glissement et l’andante général qui tout à coup se brise, se hâte ou s’alourdit,
se déhanche, et se casse, là où s’engouffre l’écart, l’écart qui ici se creuse,
arrache de l’espace pour en faire du temps
(10)
Partis groupés, ils arrivent un par un, la course visant à passer du cardinal,
à l’ordinal, c’est-à-dire à transformer un « paquet » en une
succession, à ordonner logiquement des forces antagonistes tout d’abord
juxtaposées, cela en produisant une série ou une suite – comme on écrirait une
phrase en opérant une coupe à travers la langue -, série ordonnée comme un
comptage à partir du premier.
(18)
Pas d’or et de sang, mais une bataille rugueuse où il faut s’enfoncer au cœur de
la houle pour l’ouvrir, une bataille âpre surgie de la douleur mêlée à la joie
d’exister, pour façonner le temps.
(21)
Josée Lapeyrère, Éloge du coureur, Comment faire le Tour ?; Éditions
Al Dante, 2006.
Josée Lapeyrère dans Poezibao :
note
bio-bibliographique, extrait
1, Marquise
vos beaux yeux,
fiche de lecture, une
lecture chez Michèle Ignazi,
index
de Poezibao
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