Elles s’appellent
D’elle, de moi, où va le cœur ? Dans quel lieu du désir où mourir rejoint
vivre, dans quelle città où se
pousse le cri qui crie l’insupportable ? Douleur, blessure incendiée des
femmes du nom de l’impossible. Elles s’appellent Lol, Emily ou Aurélia. Elles
s’appellent encore Agatha, Vera, Anne-Marie. Elles et les autres. Toutes. Dont
je reprends la plainte contenue en ma vie. Jaillie de mon passé, gravée de mon
présent, si pleine d’avenir. J’en suis le mouvement de rivière souterraine,
m’égarant dans sa réalité déjà mienne. Le froid, soudain flamme, qui toujours
me traverse quand je les pense, elles, ces folles d’au-delà de mes jours, je le
rejoins enfin, et l’espace, le temps s’enlisent en nos silences, et nos bouches
débordent en paroles de corps. Ainsi puis-je naître avec elles, intacte. Et si
désespérée.
Sylvie Fabre-G., Le Génie des rencontres, L’Amourier, 2003, p. 61.
Sylvie Fabre G. dans Poezibao :
Bio-bibliographie,
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de lecture de Quelque chose, quelqu'un,
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blanche à : Pourquoi écrire,
Très belle présence aussi de Sylvie Fabre-G. sur Terres de femmes
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