En mars 2002, la revue Europe a consacré un très beau numéro
(875) à la poésie, sous le titre L’Ardeur du poème.
Je publie ici deux extraits de la préface cosignée par deux
des meilleurs connaisseurs et diffuseurs de la poésie en France, Jean-Baptiste
Para et André Velter.
L’Ardeur du poème
Partout, en tous pays et dans toutes les langues, des poème s’improvisent, se composent,
se disent ou s’écrivent. Ces chants, ces invocations, ces exorcismes, ces
textes sacrés ou profanes, ces cris de révolte, ces blasphèmes, ces jeux, ces
litanies d’amour, ces déplorations, ces visions lumineuses ou sombres qu’on les
nomme ou non poèmes, participent d’un même élan, d’une même ardeur.
Avoir recours à la parole et aux mots pour créer un alliage de sens et de sons
qui excède les limites du langage ordinaire, et par là les interdits et les
normes, voilà qui semble une pratique commune sans rien jamais de commun,
puisqu’il s’agit d’expériences exceptionnelles ou banales, mais transmuées en
créations singulières.
[…]
Dans A Defence of Poetry, en 1821, méditant sur le destin de la poésie,
Shelley rappelait qu’elle était née en même temps que l’homme et redoutait un
âge où sa voix ne se ferait plus entendre que comme les pas d’Astrée quittant
le monde. Pourtant, disait-il « la culture de la poésie n’est jamais plus
désirable qu’aux époques pendant lesquelles, par suite d’un excès d’égoïsme et
de calcul, l’accumulation des matériaux de la vie extérieure dépasse le pouvoir
que nous avons de les assimiler aux lois intérieures de la nature
humaine ». C’était souligner à quel point la poésie concerne de près le
foyer de l’humain. Dans le rapport entre forme de vie et forme de langage,
peut-être est-elle ce qui s’offre en plus active offrande.
note
bio-bibliographique de Jean-Baptiste Para,
une lecture à Nantes, fiche
de lecture de La Faim des Ombres, extrait
1
Note
bio-bibliographique d'André Velter, extrait
1, une
lecture aux Parvis poétiques, La
fiche de lecture du livre d'André Velter, Gherasim Luca, passio
passionnément
Europe (revue), n°
907/908 (Pierre Jean Jouve) n°
911 (les formalistes russes), n° 912
(les surréalistes belges), n°
914/915 (Comtesse de Ségur), n° 918
Lorand Gaspar, n° 925
Marcel Schwob et GM Hopkins
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