
Les mouettes
Le poète s'est rendu au bord de la mer
pour y écrire
ses œuvres complètes ; mais voilà, il y a les
mouettes ! le poète parle :
« vos gueules ! vos gueules ! les mouettes!
cessez de brailler dans l'écume
pressez-moi plutôt de vos plumes
pour tremper dans de l'encre violette
Je voulais faire mes œuvres complètes
au bord de la mer, dans les brumes
tout ce que j'ai gagné c'est un rhume
et vos cris me cassent la tête
J'en ai marre de vos gueules de scie
je crache je tousse je m'essuie
le nez avec de vieux kleenex
Je deviens bête grognon et sourd
mais comme j'ai une rime en « ex* »
je vais prendre le train de retour »
Et ainsi le poète est revenu à Paris, après avoir
composé le poème aux mouettes que vous venez
de lire.
*Grâce à un vieil indicateur de chemins de fer qu'on appelle
Chaix.
Jacques Roubaud, Les animaux de tout le monde, Ramsay 1983 et Seghers 1990, p. 21
Bio-bibliographie de Jacques Roubaud, lecture
Double Change (05),
fiche
lecture de l’essai de Véronique Montémont Jacques
Roubaud ou l’amour du nombre,
extrait
1, extrait
2,
extrait
3 et parution Poésie/Gallimard La forme d'une ville…
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