Alain Lance m’envoie cette traduction inédite d’un poème de Volker Braun, occasion de célébrer aussi le cinquantième anniversaire de la mort de Bertolt Brecht
Ô Chicago ! Ô
contradiction !
Brecht,
votre cigare s’est-il éteint ?
Avec les séismes que nous avons déclenchés
Dans les États bâtis sur du sable.
Le socialisme s’en va. Johnny Walker arrive.
Je ne peux le retenir par les idées
Car il les perd. Les rues chaudes
D’octobre sont les chemins froids
De l’économie, Horatio. Je mets le chewing-gum dans la bouche
Voici venu ce qui ne vaut pas qu’on le nomme.
Volker Braun, Traduction
inédite d’Alain Lance
Note du traducteur
En Allemagne, de nombreuses manifestations
accompagnent cet été le cinquantième anniversaire de la mort de Bertolt Brecht
(à Berlin-Est, le 14 août 1956). Ce court poème fut écrit par Volker Braun en
1990, lors de l’unification allemande. Le mois d’octobre mentionné est celui de
1989, quand se développèrent les grandes manifestations qui aboutirent au
«tournant» en RDA. Et deux passages sont des clins d’œil aux dernières strophes
de la célèbre ballade de Brecht, Du pauvre B.B. :
«De ces villes restera : celui qui les traversait, le vent !
Sa maison réjouit le mangeur : il la vide. Nous sommes,
Nous le savons, des gens de passage
Et ce qui nous suivra : rien qui vaille qu’on le nomme.
Dans les séismes qui vont venir, je ne laisserai pas, j’espère,
Mon cigare de Virginie s’éteindre par amertume, moi,
Bertolt Brecht, jeté des forêts noires
Dans les villes d’asphalte, au temps où dans ma mère, autrefois .»
Volker Braun dans Poezibao :
Braun Volker, extrait 1
Alain Lance dans Poezibao :
Lance
Alain, extrait
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Rédigé par : jjd | jeudi 31 août 2006 à 16h20