FLEURS
SÉCHÉES
Sous les ponts
comme le saint buveur
dans l’ombre vespérale des murets
sur le sommeil des bancs
les mains
terre frontalière
si j’entendais mes propres mots
dans l’ombre du souffle
je vague sans but
tandis que je les vois
porter des toasts
sur les péniches
lune en plein visage
dans le faisceau aveuglant
qui nous cloue au mur
comme des gens
comme néant
le noir à nouveau
plus rien puis ça
brille
Fabio Scotto, Le Corps du sable,
« Fleurs séchées », traduction Jean-Baptiste Para, l’Amourier, 2006,
p. 48 et 49
FIORI SECCHI
Sotto i ponti
come il santo bevitore
nell’ombra serale dei muriccioli
sul sonno delle panchine
le mani
terra di confine
se sentissi le mie parole
al buio del respiro
giro a vuoto
mentre li vedo brindare
sui barconi
la luna al viso
nel faro accecante
che c’inchioda al muro
come gente
come niente
il nero nuovamente
più nulla poi
brilla
Fabio Scotto dans Poezibao
Bio-bibliographie,
extrait
1,
Rédigé par : Angèle | samedi 09 septembre 2006 à 21h32