Attention l’exposition Michel Butor qui se tient actuellement à la Bibliothèque de France, site François Mitterrand (Petite Galerie) à Paris et qui devait fermer ses portes le 3 septembre, se termine finalement ce 27 Août.
Au retour de l’exposition
Je sors de l’exposition
Butor à la Bibliothèque nationale, site FM. Passionnant bien sûr ; où je
retrouve tout « mon » Butor, ses tropes, son écriture, ses dialogues
formidables avec les peintres, les photographes, la musique.
J’avais en tête un instant l’exposition
Roland Barthes* du Centre Pompidou, exposition plus ambitieuse que la présente
exposition Butor dont les proportions sont beaucoup plus modestes mais qui a
construit un parcours cohérent dans le maquis (mais très bien planté, horticulteur
oblige) de l’œuvre de Butor.
Quelques impressions
en vrac : les petits carnets Rhodia pris dans le sens à l’italienne (je
donnerai cher pour avoir un de ces petits carnets, des dessins, des schémas,
des mots et toujours cette écriture magnifique de Butor omniprésente dans toute
l’exposition) - ce triptyque bleu, rouge, brun de Michel Butor et Germaine
Pratsevall - ces photos de Bill Brandt ou de Henri Maccheroni - cette
étrange expérience de la métamorphose d’un texte dans la bouche de deux
lecteurs différents, Butor lui-même puis Michaël Lonsdale avec sa voix si
prenante qui traîne si magnifiquement sur certaines syllabes donnant un poids
léger au texte en une véritable mise en ondes sonores - toutes ces lettres (dans une vitrine côte-à-côte
à l’entrée de l’exposition rien moins que Nathalie Sarraute, Michel Butor et
Roland Barthes, écritures juxtaposées, étonnant rapprochement, matière à rêves
et à réflexion) - les livres d’artistes (notamment avec Alechinsky, Julius Baltazar,
Bertrand Dorny) - et les fameuses cartes
postales de Michel Butor dont j’ai cherché pendant des mois à quoi elles
pouvaient bien ressembler, ayant appris qu’il répondait souvent aux lettres aux
moyens de cartes postales découpées recollées et recomposées (ici des exemples, cartes
adressées à Paule Thévenin, l’éditrice d’Antonin Artaud) - et les manuscrits et
tapuscrits de Butor, les milliers de ratures et reprises qui font songer à
Proust (je me souviens de…Michel Butor disant dans sa
récente présentation de l’édition de son œuvre intégrale par La Différence
à la librairie Compagnie que contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il avait
beaucoup de difficultés à écrire – ce qui était difficile à croire quand on
sait que son compteur est actuellement à environ
Je m’étais jurée de ne pas acheter le catalogue, bien évidemment je l’ai acheté et j’ai fort bien fait car non seulement la plupart des livres et manuscrits présentés dans l’exposition y semblent reproduits mais aussi parce qu’il est riche de textes sur chaque aspect de l’œuvre ; je découvre ainsi le feuilletant un texte de Henri Pousseur sur le rapport de Butor avec la musique, ce qui m’intéresse éminemment (On peut lire ici le texte que j’ai consacré au livre de Butor Dialogue avec 33 variations de Ludwig van Beethoven). Et en fond sonore, très doucement, des extraits des Variations Diabelli…..
Compte
rendu de la lecture de Michel Butor à la librairie Compagnie
et plus généralement Michel Butor dans Poezibao :
Biographie
et Michel Butor et lien avec le site-index d'Henri Desoubeaux
extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, extrait
5, extrait 6, extrait 7, extrait 8, extrait 9, extrait 10 (Seize Lustres)
annonce édition œuvres
complètes à La Différence
*voir ici la note que j’ai consacrée à l’exposition Roland Barthes
Rédigé par : Alfred Teckel | mercredi 23 août 2006 à 12h59