Ce deuxième semestre sera aussi l'occasion de développer deux des activités du cipM,
puisqu'un catalogue informatisé de la bibliothèque sera mis à disposition du
public sur internet, et que sera mise en place une nouvelle résidence d'auteurs
à Tanger, en partenariat avec Institut Français de Tanger-Tétouan.
Côté publications, paraîtront : un texte de Philippe Denis écrit lors de sa
résidence au Refuge l'an passé, des traductions françaises de textes de Kristin
Prevallet (USA) établies lors d’un séminaire organisé au cipM, et le numéro 12
le la revue CCP, avec un dossier consacré à Christian-Gabrielle Guez-Ricord
Septembre
Exposition : La fin de FIN
du 8 septembre au 14 octobre 2006
Vernissage le vendredi 8 septembre, à 18h30
Suivi d’une présentation et de lectures avec : Pierre Brullé, Marie-Louise
Chapelle, Jean Daive, Jacques Roubaud, et Claude Royet-Journoud.
Rencontre autour de la revue de textes et d’images, pour la parution de son
ultime numéro.
« Lorsque Jean Daive m’a
proposé d’éditer une revue en 1998 – sa troisième revue après Fragment
(1969-1972, éditée par Robert Altmann) et fig. (1989-1992, éditée par
Jean-Pierre Boyer pour Fourbis) – je lui ai tout de suite demandé s’il avait
pensé à un titre. – Oui, FIN !... Étonné par cette réponse, je fus
bientôt séduit : FIN, une manière de boucler, donc de revenir au début – en
quelque sorte de faire repasser le film en marche arrière comme dans certains
génériques, telle fut tout du moins l’explication de Jean Daive.
Aujourd’hui, alors que notre publication s’est achevée avec un vingt-cinquième
numéro dont la dernière page est justement barrée par une pellicule
cinématographique de Marcel Broodthaers marquée des trois lettres F-I-N, toute
cette aventure se récapitule à mon esprit sans se résumer. Chaque numéro a
effectivement été l’occasion de nombreuses surprises, liées bien sûr aux
qualités particulières de chacune des contributions – écrites, graphiques,
picturales, photographiques… – mais aussi au résultat de leur rassemblement
hétérogène.
Jean Daive a un art singulier de bâtir un sommaire, directement induit par sa
manière de penser en terme de « revue ». Sollicitant des contributions
inattendues dans une impulsion divinatoire, construisant avec préméditation,
Jean Daive a fait de chaque nouveau numéro de FIN une conjonction de
laboratoires individuels, une constellation obéissant à des règles spécialement
imaginées. Son art du sommaire, directement apparenté à celui du montage, lui a
permis de réunir et de distinguer les textes et les images les plus divers
grâce à des découpages séquentiels rythmés d’accentuations volontaires et
d’échos parfois imprévus.
Revue de création, FIN a également accordé une grande importance à la reproduction
de documents originaux : je citerai pour mémoire les fax de Lars Fredrikson
(n°1 et n°9) et l’adresse de Paul Celan au « Verband hebraischer Schriftsteller
in Tel Aviv » (n°7), mais aussi les illustrations de la Chronique régulière de
Francis Cohen. Certains textes ont d’ailleurs été reproduits en fac-similé, par
exemple « premier portrait » d’Anne-Marie Albiach (n°14), « Une seule vague »
et « Pour tenir tête à son époque » de Pierre Reverdy (resp. n°20 et n°21) ou
encore le « Journal d’un poème » de Roger Giroux (n°14 et n°17).
Et comme il ne saurait être question ici de citer chacune des contributions
dont a bénéficié la revue, contentons-nous de nous rappeler les 25 couvertures
signées successivement : Jean-Pierre Bertrand, Maurice Rapin, Alain Bublex,
Betty Goodwin, Rober Racine, Sarkis, Wim Delvoye, Laurent Pariente, François
Boisrond, Gottfried Honegger, Bertrand Lavier, Mario Merz, Aurelie Nemours, Jan
Voss, Jacques Caumont, Manfred Mohr, Jean Daive, Rémy Zaugg, Patrick Tosani,
Langlands & Bell, François Ribes, Antoine d’Agata, Mimi Parent, Eduardo
Arroyo, Jean-Michel Alberola »
Pierre Brullé
“Le noir et le bleu – Paul Cézanne”, par Hubert Lucot
Le vendredi 15 septembre, à 19h
Lecture / rencontre avec Hubert Lucot
Parallèlement à la clôture de l’exposition Cézanne 2006 à Aix-en-Provence, le
cipM propose une rencontre autour du peintre, sous le regard du poète Hubert
Lucot : lecture intégrale de “Le Noir et le Bleu - Paul Cézanne” par l’auteur.
Le Noir et le Bleu – Paul Cézanne,
éd. Argol, 2006
“Sans dieu ni maîtres”
J’écris depuis l’âge de huit ans (1943). J’ai lu Stendhal à douze ans, Proust à
seize,... Ulysse à dix-huit ans peu après Rimbaud (on verra le rapport avec les
deux “poètes”)... Mon maître est plutôt Cézanne. En 1954 (j’avais dix-neuf
ans), il s’est imposé, doucement, comme un trou (halte, pause). Mes camarades
et les amis non incultes de mes parents s’étonnaient de mon enthousiasme :
“Chauds Renoir (femmes vaporant du roux sur du vert”), Van Gogh (la pipe, le
Midi, l’édredon), froid Cézanne, intellectuel”, un Mallarmé figuratif et
solaire dans l’ombre des pins.
Mes fréquentations staliniennes le condamnaient, brandissant vengeurs le
chapeau et la redingote du rentier fils de banquier.
En 1954, à dix-neuf ans, alors que je poursuivais des études de lettres qui ne
me satisfaisaient pas et dont les échecs auguraient mal de mon avenir matériel,
je me suis englouti dans la lecture, absorbant notamment tout La Comédie Humaine. J’avais renoncé au «
rimbaldisme », poésie éjaculatoire qui affrontait l’objet en découpant des
angles cubistes vivement composés sous l’influence de Van Gogh et de Picasso,
et je me plaisais dans la discontinuité de Fines
Remarques dont les majuscules anglaises F et R ne quittaient pas mon
esprit. Des F R l’idéal était celui que je prêtais à Stendhal, dont j’avais lu
tous les marginalia, innombrables, avec une forte émotion (le 5 janvier 1830 :
« le défaut de Dominique (=Stendhal) : charge sa page d’idées jusqu’à ce
qu’elle coule au fond. ») et à Mallarmé crayonnant au théâtre (« J’aurais aimé,
avec l’injonction de circonstances, mieux qu’oisivement, ici noter quelques
traits fondamentaux. »)
La discontinuité – je décale : l’inachèvement – n’était pas un idéal, mais un
fond, le fond du tableau que j’écrirais peut-être un jour.
(Extraits de : Le Noir et le Bleu – Paul Cézanne, Argol, 2006)
Unica Zürn
Le vendredi 22 septembre, à 19h
Présentation par Franck Mallet et Ruth Henry du travail d’Unica Zürn, et d’une
édition privée de ses correspondances.
Unica Zürn est née le 6 juillet
1916 à Berlin-Grunewald. Elle y compose à Paris dans les années 50 ses
premières anagrammes et fait du “dessin automatique”, et fait la rencontre
d’André Breton, Victor Brauner, Jean Arp, Marcel Duchamp, Max Ernst, M. Matta,
Henri Michaux, Man Ray. Deux ans plus tard, elle participe à l’Exposition
surréaliste internationale, à la galerie Cordier à Paris. En 1962 et 1964, elle
expose à la galerie “Le Point Cardinal”, exposition préfacée par Max Ernst.
Au cours des huit dernières années de sa vie, Unica Zürn est internée à
plusieurs reprises dans des cliniques psychiatriques. Guérie, elle consigne les
impressions que lui a données la maladie (L’Homme-Jasmin,
Gallimard, 1971), puis ses souvenirs d’enfance (Sombre printemps, Pierre Belfond, 1971). Le 19 octobre de cette
même année, Unica Zürn met fin à ses jours.
“Il y a plus de trente ans que ces
lettres m’ont été adressées par Unica Zürn entre 1967 et 1970, l’année de sa
mort. Elles évoquent l’histoire d’un accomplissement ; celui que représentait
pour Unica la publication, avant tout dans sa traduction française, d’une œuvre
qu’elle tenait pour la plus essentielle de sa vie (...), après ces notes d’une
maladie mentale arrachées de haute lutte aux abîmes.
Ces lettres jalonnent aussi l’histoire de notre amitié. (...) Étrange parcours
que celui de cette amitié… « C’est ma meilleure amie à Paris » écrira Unica
dans une lettre datée de 1970 à l’éditeur de ses anagrammes, les Hexentexte, à Berlin. Toutes deux
d’origine allemande, ayant quitté notre pays, une vie antérieure, pour devenir,
elle la compagne de Hans Bellmer, moi l’épouse de Maurice Henry. Nous
rencontrant à l’occasion de rares événements surréalistes comme tel vernissage
à la galerie Cordier ou à la soirée légendaire dédiée au testament de Sade.
C’est en 1966 qu’elle fit appel à mes compétences professionnelles en me
proposant la lecture de l’ouvrage qu’elle venait d’achever : Der Mann im Jasmin, afin que je puisse
le juger et, selon son souhait, le traduire en vue d’une publication en France.
Notre amitié s’exaltait au fil de ces années, portée par ses projets que je
voulais mener à bien, et avant tout les traductions. Celle de L’Homme-Jasmin, qui, avec la
collaboration de l’ami Robert Valançay, demandait beaucoup de temps, puis de Sombre Printemps. (...)
Dans l’Allemagne d’alors (qui n’était plus celle de Gérard de Nerval), il
manquait un chaînon à la juste perception d’un texte comme L’Homme-Jasmin et l’extraordinaire métissage qui caractérise les
écrits d’Unica, issus de sa mémoire brûlante et de son imagination jubilatoire,
le tout serti par un style quasi métallique à force d’être épuré, sans
fioriture aucune, allant de soi. (...)”
Ruth Henry, mars 2002 © Le Son Lointain
La bibliothèque du cipM
Le vendredi 29 septembre, à 19h
Lectures et discussions à l’occasion de l’inauguration du catalogue informatisé
de la bibliothèque du cipM.
Après l’inventaire de cet été, la bibliothèque du cipM réouvre, et son public
dispose dorénavant d’un catalogue informatisé. Équipé de riches outils de
recherche, il est accessible sur place où de chez soi par internet. L’occasion
de redécouvrir une collection unique.
La bibliothèque de consultation
gratuite du cipM est ouverte librement au public. Elle met à disposition plus
de trente mille volumes — livres et revues — de poésie contemporaine française
et étrangère, sans oublier la micro-édition, les disques, CD, vidéo… et toutes
les archives audiovisuelles du centre depuis sa création. Le cipM achète chaque
année la totalité de la production éditoriale en France concernant la poésie. À
côté de la poésie étrangère traduite, la bibliothèque dispose notamment d’un
important fond de poésie américaine en langue originale (donation par Jacques
Roubaud de sa " bibliothèque américaine " en 1995).
Il devenait indispensable de proposer à ses visiteurs des outils de recherche à
la mesure de cette collection. Nous publions donc le catalogue informatisé de
toute la section “poésie de langue française” de la bibliothèque. Suivront
bientôt la poésie étrangère, les revues, la critique, les sciences humaines,
les arts plastiques, les supports sonores, vidéo, multimédia, etc.
Octobre
“Avis de recherche”, poésie arménienne
contemporaine
Le vendredi 6 octobre, à 19h
Présentation & lecture des traductions : Varoujan Arzoumanian, Nounée
Abrahamian, Stéphane Juranics
Lectures : Violette Krikorian, Mariné Pétrossian, Armen Chékoyan, Karen
Karslian
« Avis de recherche », anthologie de poésie arménienne contemporaine, paraît cet automne aux chez l’éditeur marseillais Parenthèses.
“Avis de recherche”, une anthologie
de la poésie arménienne contemporaine
sous la direction de Nounée Abrahamian, Olivia Alloyan, Krikor Beledian,
Stéphane Juranics (collection diasporales / littérature étrangère)
La nouvelle vague de poètes d’Arménie et de sa diaspora est présentée ici pour
la première fois en version bilingue, révélant une poésie qui marque une
véritable rupture avec celle des périodes précédentes tout en perpétuant une
riche et longue tradition. Les poèmes retenus pour cette anthologie sont
représentatifs d’une littérature en pleine mutation, après les épreuves de la
dispersion et de l’épisode soviétique. C’est pourquoi l’on retrouvera ici les
textes d’auteurs nés après la Seconde Guerre mondiale et dont l’imaginaire
s’est entièrement refondé sur leur propre contemporanéité.
Venus d’horizons divers, ces vingt poètes appartiennent à la même aire
linguistique — l’arménien moderne, devenu langue littéraire au XIXe siècle,
dans sa double variante orientale et occidentale.
Qu’ils soient d’Arménie ou de diaspora, ces poètes participent tous de la
modernité poétique, à travers une diversité allant du vers à la prose, du
lyrisme au formalisme et d’une oralité revendiquée à un savant travail sur la
phrase. Cette anthologie donne ainsi l’aperçu le plus large possible des
différentes démarches d’écriture où s’affirme l’appartenance complexe à une
identité culturelle confrontée au monde contemporain. Fruit d’une recherche
collective et d’échanges croisés, elle s’attache surtout à rendre compte des
nouvelles voies créatrices sans prétendre, bien sûr, recouvrir l’ensemble des
champs d’exploration poétique en arménien. De la même manière, les traductions
— toutes à deux voix — ont toujours privilégié une « interprétation » et une
restitution rythmique des textes propre à faire entendre l’authenticité
vibrante de modernités nées de parcours historiques différenciés.
Poèmes de : Hovhannès Krikorian, Kévork Témizian, Ardem Haroutiounian, Krikor
Beledian, Véhanoush Tékian, Armen Chékoyan, Hratchia Tamrazian, Avag Eprémian,
Vahram Martirossian, Mariné Pétrossian, Achot Khatchatrian, Violette Krikorian,
Khatchig Der Ghougassian, Tigran Paskévitchian, Naira Haroutiunian, Vazrik
Bazil, Sonia Sanan, Narinée Avétian, Arpi Voskanian, Karen Karslian
Lire en fête :
• à Marseille, au Salon du par Chanot
Les 13, 14, 15 octobre
Dans le cadre de la thématique de cette année, “une ville, une oeuvre”, un
débat aura lieu autour de Christian-Gabrielle Guez-Ricord, et le dossier que
lui consacre le dernier numéro de la revue Cahier Critique de Poésie : “CCP
12”
Parc Chanot : Marseille, métro
Prado
Lire en fête 2006 : http://www.lire-en-fete.culture.fr/
• à Paris, au Salon de la Revue
Les 13, 14, 15 octobre
À l’occasion de la parution du numéro 12 de la revue CCP, un débat est organisé
sur le thème de la critique en poésie.
16ème Salon de la Revue :
à L'ESPACE DES BLANCS-MANTEAUX,
48, rue Vieille-du-Temple,
75004 Paris
Entrée libre
Exposition Joëlle de la Casinière
du vendredi 20 octobre au samedi 25 novembre
Vernissage suivi d’interventions le 20 septembre, à partir de 18h30
Centre de la Vieille Charité - 2, rue de la Charité
13236 Marseille Cedex 02
tel : 04 91 91 26 45 / fax : 04 91 90 99 51
cipm@cipmarseille.com
http://www.cipmarseille.com/
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