Souffle vert souffle gris
Chargé de pluie le grain
Plie la pierre sous lui
Viens trop vive mémoire
Des naufrages brûlant
Désir des gouffres vergues
Brisées dans les heures sèches
La conscience fouettée
D’embruns embarque dans
Les creux du néant se
Consume dans l’ivresse
Spumescente
Jusqu’au-delà des îles Bienheureuses
***
Mercure plat. Jusqu’à toucher l’horizon.
Ciel gris limpide. Pas une mouche
Sur le fil.
Partir. Au bout. Là-bas, où il n’y a rien.
Cornouaille. Cork. L’Amérique.
Tout à coup – profondeur vert bouteille.
Mangée de bave. Soulèvements sans fin.
Rage thoracique, dégurgitation grondante.
Blanche frangée de moutons,
Éventails sur les digues,
Passes ouvertes et menaçantes.
Un caboteur y va, là-bas.
Où il n’y a rien, qu’un espoir de nom
Fiché au fond. Cornouaille. Cork. Et
L’Amérique.
***
Bloc de
terre dans la tête. S’y résoudre
Est s’y dissoudre. Le front appelle les pluies,
Les poignards, les chants.
Œil de mouette.
« On ne part pas ». J’emporte avec moi
Le regret de la rive. Large brûlant. Légendes :
Dogger, Fisher, Forties, Fladen. Verte, verte
La surface dont les griffes te tiennent.
Passé le filet des haies viennent les plaines
Flavescentes, les villes rouges, les paysages
D’attente. On se pose là-haut, l’aguet au cœur.
Entre pouce et index
au bout du fil
la Terre tournoyante
Ce livre est épuisé mais une nouvelle parution, dans une version bilingue, français / espagnol va paraître cet automne, coédition Mantis Editores / Écrits des Forges.
Rédigé par : Pierre Maubé | mardi 12 septembre 2006 à 21h15