Je remercie beaucoup Tristan
Hordé qui a attiré mon attention sur Johannes Bobrowski et qui m’a envoyé
une sélection de poèmes pour cette anthologie.
Grand-route
Ce que nous entendions :
les crapauds,
sombre, le vent
montait sur la rive de roseaux, j’avais
l’âge d’une fumée
entre matin et soir,
– roseau le matin, crapaud le
soir ,
midi la route droite, l’arbre
rassemble à son pied l’ombre.
Devant la montagne (un vol d’oiseaux
venait vers nous), blanche, la maison,
avec la route s’approchait la forêt
et se retirait, autour du marais
courait le jour, un serpent,
ruissellement à travers l’herbe.
J’ai vu le marbre,
une table sous les hêtres,
nous sommes passés auprès, les chevaux
s’effarouchaient, un coup
a atteint la pierre, on en parle,
on se montre la marque,
on dit : les hêtres, on dit :
l’obscur, les fougères migrent
et nous rattrapent.
Mais la forêt s’ouvre
en bas aux prairies et aux champs,
une route va, toute droite,
l’arbre a abattu l’ombre
à son pied, et contre la montagne
vient s’allonger, respirant les brises,
avec les trains de bois, et la voile le
soir,
l’aveugle, le fleuve.
Johannes Bobrowki, Terre
d’ombres fleuves, traduction
Jean-Claude Schneider, La Feugraie, 2005, p. 24-26
Bio-bibliographie
de Johannes Bobrowski
Landstrasse
Was wir hörten : die Unken,
dunkel, der Wind
ging auf dem Kalmusufer, ich war
alt wie ein Rauch
zwischen Morgen und Abend
– Kalmus der Morgen, Unke der Abend,
Mittag die gerade Straße, der Baum
sammelt den Schatten um seinen Fuß.
Vor dem Berg (die Vögel
zogen berüber) das weiße Haus,
es kam mit der Staße der Wald
und trat zurück, um das Bruch
lief der Tag, eine Schlange,
Geriesel flog durch das Gras.
Ich hab den Marmor gesehn,
eine Tafel unter den Buchen,
wir fuhren vorbei, die Pferde
scheuten, ein Schuß hat den Stein
getroffen, wir reden davon,
wir sagen : die Buchen, wir sagen :
das Dunkel, die Farne wandern
und holein uns ein.
Aber der Wald ist offen
hinab in die Wiesen und Felder,
es geht eine gerade Straße,
der Baum hat den Schatten geschlagen
und seinen Fuß, an den Berg
legt sich, er atmet von Lüften,
mit Flößen und abends dem Segel
der Blinde, der Strom.
Johannes Bobrowski, Schättenland Ströme, Deutsche
Verlage-anstalt GmbH, Stuttgart, 1998.
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