Muriel Spark est sans doute plus connue comme romancière que
comme poète. Pourtant un livre paru en 2004 permet de découvrir Muriel Spark
poète. Les traductions proposées sont dues à Dominique Dussidour qui a bien
voulu donner à Poezibao un article
sur Muriel Spark poète. Voici dont un poème extrait de ce livre, une petite
note bibliographique de Muriel Spark et l’article de Dominique Dussidour que je
remercie vivement.
Mauvais rhume
Cette main, minuscule, d’abord dans ma gorge ;
ce cognement sourd dans la poitrine.
Je te connais de longue date, mauvais rhume,
tu vas t’installer pendant quelques jours,
visiteur indésirable – peut-être une semaine.
Personne ne lui a demandé de venir. (Oui,
il est masculin, pour autant
ne tentez pas une analyse grammaticale de la situation.)
Tout s’arrête. Peut-être
est-il providentiellement destiné à
faire cesser, interrompre un surmenage
intellectuel. Oui, il accorde un certain
répit. Les amis conseillent simplement le lit
et une boisson chaude. Les ennemis et tous
les paranoïaques, en l’occurrence avec de bonnes raisons, s’égarent
dans le brouillard. Et l’agenda vide sur le bureau
grimace un sourire sardonique.
Muriel Spark, Et nous étions fort occupés,
traduction de l’anglais Dominique Dussidour, Édition bilingue, La Table Ronde,
2004, p. 40 et 41
That bad cold
That hand, a tiny one, first at my throat ;
That thump in the chest.
I know you of old, you’re a bad cold
Come to stay for a few days,
Unwanted visitor – a week perhaps.
Nobody asked him to come. (Yes,
He is masculine, but otherwise
Don’t try to parse the situation.)
Everything stops. Perhaps
He is providentially intended to
Make cease and desist an overworking
State of mind. Yes, there is a certain
Respite. Friends mean merely a bed
And a hot drink. Enemies and all
Paranoias, however justified, lose their way
In the fog. And the desk diary
Lies open with a vacant grin.
Romancière, poète, critique littéraire, Muriel Spark est née Muriel
Sarah Camberg à Édinbourg d’un père juif et d’une mère anglicane. Elle épouse
en 1937 S.O.Spark et le suit en Rhodésie 5aujourd’hui le Zimbabwe). Ils ont un
fils mais le mariage est un échec et elle retourne en Angleterre. Durant la
Seconde guerre, Muriel Spark travaille au Foreign Office. En 1947 elle devient
rédactrice de la Poetry Review. Son
premier roman The Conforters est
publié en 1957, après sa conversion au catholicisme mais c’est avec The Prime of Miss Jean Brodie, en 1961,
qu’elle devient connue. Elle vit à New York quelques années puis s’installe à
Rome. Elle rencontre le sculpteur Penelope Jardine en 1968 et elles s’installent
en Toscane. Elle a écrit plus de vingt romans mais aussi des essais critiques
sur Emily Brontë ou Mary Shelley. Muriel Spark est morte le 14 avril avril 2006
à Florence.
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