Les masques du vide
Souvent m’apparaissent, dans le
retrait de moi-même, les masques du vide. Les masques que prend le vide ne sont
pas pleins. Ce ne lui est pas nécessaire.
Quelques traits infimes
veillent à le masquer ; y suffisent. Assurément, il est là, on l’oublierait
presque… …Ces maques vont ordinairement
par deux et s’impriment, frêles mais durs, dans le disque achevé de l’univers.
On pourrait croire à des
gestes, à l’algèbre des gestes arrêtés dans un cataclysme pompéien. Mais aucune
trace de cataclysme. Au contraire une étrange immobilité, et partout dans le
Spectre même de la puissance, la succion effroyable du Vide.
Il y a
aussi les déserts du matin, jonchés d’animaux morts…..
Il serait bien extraordinaire que des
milliers d’évènements qui surviennent chaque année résultât une harmonie
parfaite. Il y en a toujours qui ne passent pas, et qu’on garde en soi,
blessants.
Une des choses à faire : l’exorcisme.
Toute situation est
dépendance et centaines de dépendances. il serait inouï qu’il en résultât une
satisfaction sans ombre ou qu’un homme pût, si actif fût-il, les combattre
toutes efficacement, dans la réalité.
Une des choses à faire : l’exorcisme.
L’exorcisme, réaction en force, en attaque de bélier, est le
véritable poème du prisonnier.
Dans le lieu même de la
souffrance et de l’idée fixe, on introduit une exaltation telle, une si
magnifique violence, unies au martèlement des mots, que le mal progressivement
dissous est remplacé par une boule aérienne et démoniaque – état merveilleux !
Henri Michaux dans Poezibao :
Note
bio-bibliographique,
extrait
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