Une fontaine est posée entre les murs, sa pluie
avive les couleurs projetées dans la lumière.
Dans la maison abandonnée, une chambre bleue a
reçu un trait de pinceau piaillant et des oiseaux
sont nés qui hurlent leur rougeur innocente entre
les becs des lustres oubliés.
L’herbe coupée
Recouvre la terre
De son compost
En dessous déjà
Naît la reverdie
La maison abandonnée est devenue la proie de
l’arbitraire. Des oiseaux ont été dessinés sur les
murs comme des nappes de couleur avec des fleurs
à la Matisse, utilisant les motifs déjà existants
d’une ancienne tapisserie ; ça et là on découvre
la tendresse désuète d’une plume posée avec le
mousseux d’un flocon.
Béatrice Bonhomme, la Maison abandonnée,
avec des pastels de Christine Charles, Éditions Melis, 2006, p. 18, 19 et 20
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de Poezibao
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