Pour signaler, célébrer, la parution aux Éditions de l’Hexagone
de Mondes fragiles, choses frêles qui
reprend toute la poésie écrite par Hélène Dorion de 1983 à 2000, de L’Intervalle prolongé à Portraits de mers, ainsi que des poèmes ayant fait l’objet de livres d’artiste
et de tirages limités.
Extrait de la quatrième de couverture du livre en attendant une note de lecture
plus personnelle et détaillée :
« Cette rétrospective permet de retracer l’itinéraire de cette œuvre qui
convoque l’expérience intime et les mouvements de l’histoire, et qui n’a de
cesse d’interroger, tout en la célébrant, notre présence au monde. La démarche
d’Hélène Dorion s’élabore comme un dialogue entre la permanence et la
précarité, la fissure et la plénitude, le fragment et la totalité ».
Je propose quelques extraits de ce livre.

Puisqu’il fallait vivre
ce grondement de l’éphémère
au-delà même du péril
de l’angle mort
mais de quelle fatigue
ne suis-je jamais revenue ?
in Hors-Champs (1985), Mondes fragiles, choses frêles, l’Hexagone, 2006, p. 89
****
Des paysages se croisent, basculent à la limite de l’horizon. C’est là que nous étions, que nous sommes, -état de vide et de trop-plein d’un corps adossé à la terre.
Patiemment nous veillons sur une blessure qui ne guérit pas, cherchant un passage parmi les ruines d’une humanité obscurcie, retenue sans l’être par quelques cellules exiguës.
Angles, parois, brèches : toute chose se heurte à une autre, se dérobe et revient, un peu plus sombre, un peu plus tremblante. Certaines routes sont promises à perte, à cet instant irréparable où l’on referme la porte derrière soi.
in Un visage appuyé contre le monde (1990), Mondes fragiles, choses frêles, l’Hexagone, 2006, p. 291
*****
Quand vient l’heure froide
tu refais l’aventure de la main
qui cueille et se nourrit
- petits feux ajoutés à l’aube
à nos clartés intérieures
Tu vas ainsi
d’un siècle à l’autre
tu illumines les murs de la grotte
ouvrant le ciel, chaque fois
à l’aube première.
Aujourd’hui le feu sans couleur tenu très haut
éclaire l’immensité de ton vide.
in Les Murs de la Grotte (1998), Mondes fragiles, choses frêles, l’Hexagone, 2006, p. 603
***
Tu fus conduit au seuil du monde, seuil de toi-même reflété en ce lent voyage, bourrasque et brouillard, désormais tu reposes en chaque instant, merveille et miracle désormais.
Il fut un temps où la feuille se détachant de la branche se séparait d’elle-même, au passage des ans se fissurait, os scindé, poussière comme ruine de soi.
in Portraits de mers (2000), Mondes fragiles, choses frêles, l’Hexagone, 2006, p. 744
Hélène Dorion
Mondes fragiles, choses frêles, poèmes
1983-2000
L’Hexagone, 2006
isbn 2-890006-786-6
Hélène Dorion dans Poezibao :
bio-bibliographie
d'Hélène Dorion,
au
Grand Parquet (mars 06),
remise
du prix Mallarmé au centre culturel canadien (mars 06),
lecture-rencontre
au cercle Aliénor,
carte
blanche à Sylvestre Clancier, discours de remise du prix Mallarmé,
extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, extrait
5,
élection
à l'Académie des lettres du Québec
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