dans les vertèbres monte une lueur,
devant les yeux une nuit jaune genêt,
le sommeil se tient, oint et parfumé,
dans l'antichambre de son acceptation,
et fait les cent pas, attend
le temps du rêve affolé.
L'artère du cou, cousine de la lune,
coupe chaque mot en deux, en quatre,
le cerveau tremble de famines,
et tombe floconneux comme barbe de Judas
À travers la lumière jaune genêt.
À travers la lumière de genêt
monte et descend et monte encore sur le chemin de Jacob
le soleil aux joues tâchées de noir
au violent battement d'ailes,
qu'aucun rêve n’affole.
Le sommeil oint et parfumé, tourne,
son regard recroisé d’énigme
vers le nouvel arbre de Judas.
extrait de « le cri du paon »,1962 in Les Etoiles de la Faim, choix et
traduction par Christine et Nils Gascuel, Orphée :La Différence, 1993, p.
81 et 80
Im Rückgrat aufwärts glimmt ein Licht,
vor Augen ginstergelbe Nacht,
der Schlaf steht duftend und gesalbt
in Vorhof seiner Würdigung
und wartet auf und wartet ab
die Zeit der Traumverrückung.
Die
Halsschlagader mondversippt
halbiert und viertelt Wort für Wort,
vor Hungerzeiten bebt das Hirn,
samt flaumig ab wie Judasbart
durchs ginstergelbe Licht.
Durchs Ginsterlicht den Jakobsgang
steigt Sonne auf und ab und auf
mit schwarzgefleckten Wangen,
mit wildem Flügelringen
von keinem Traum verrückt.
Der Schalf dreht duftend und gesalbt
den überkerutzen Schlüsselblick
zur nueun Judasstaude.
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