Poète,
traducteur, journaliste, militant révolutionnaire, Juan Gelman est né à Buenos
Aires en 1930. Menacé de mort, il quitte l’Argentine en 1975. Il ne fut pas
épargné pour autant par la dictature qui a sévi en Argentine de 1976 à 1982 puisque
les militaires séquestreront ses deux enfants et sa belle-fille enceinte. Son
fils Ariel a disparu et c’est seulement tout récemment après douze ans de
recherche qu’il a retrouvé sa petite-fille, âgé de 23 ans, née en prison,
enlevée à sa mère et « adoptée » par une famille de militaires.
Il écrit de très nombreux recueils pendant cette période terrible « comment
écrire au cœur de tant de douleur, dans le déracinement, l’errance de l’exil ?
Et, en même temps, comment ne pas écrire, ne pas trouver dans sa propre langue
le seul refuge possible – cet oxygène de qui étouffe dans un air qui n’est pas
le sien » dit Jacques Ancet son traducteur dans la très belle préface de L’opération
d’amour (Gallimard, 2006). Jacques Ancet à qui j’emprunte l’essentiel des
éléments de cette note et qui précise que la langue de Gelman n’est pas tout à
fait l’espagnol mais le porteño, le parler de Buenos Aires. Idiome que le poète
va mêler intimement à la langue des mystiques, Jean de la Croix et Thérèse d’Avila
en particulier, « dont ne cesser de résonner l’écho – citations
littérales, image, vocabulaire-) dans nombre de textes.
aperçu de la bibliographie en
espagnol (Argentine)
Violín
y otras cuestiones (1956)
El juego en que andamos (1959)
Velorio del solo (1961)
Gotán (1956-1962, reeditado en 1996)
Cólera Buey (1965, reditado en 1994)
Los poemas de Sidney West (1969,
reeditado en 1995)
Fábulas (1971)
Relaciones (1973)
Hechos (1974-1978)
Comentarios (1978-1979)
Notas (1979)
Citas (1979)
Carta Abierta (1980)
Si dulcemente (1980)
Bajo la lluvia ajena (1980)
Hacia el Sur (1982)
Com/posiciones (1983-1984)
Eso (1983-1984)
Dibaxu (1983-1985, reeditado 1994)
Anunciaciones (1988)
Interrupciones I (1988)
Interrupciones II (1988)
Carta a mi madre (1989)
Salarios del impío (1984-1992)
La abierta oscuridad (1993)
Incompletamente (1997)
Debí decir te amo (antología personal)
(1997)
Ni el flaco perdón de Diós (hijos de
desaparecidos) (1997)
Prosa de prensa (1997)
Nueva prosa de prensa (1999)
Tantear la noche (2000)
País
que fue será (2004)
Bibliographie en français
Le silence des yeux, préface de Julio
Cortázar, édition bilingue, traduit par Michèle Goldstein, Éditions du Cerf,
1981
Il nous reste la mémoire, poèmes
argentins de l’exile (avec des poèmes d’Alberto Szpunberg et Vicente Zito
Lena), édition bilingue, présenté et traduit par Monique Blaquières-Roumette,
François Maspéro, « Voix », 1983
Les poèmes de Sidney West, traduction
collective relue et complétée par Claude Esteban, Éditions Créaphis, « les
Cahiers de Royaumont », 1997
Obscur ouvert, anthologie préparée et
traduite par Jean Portante, Éditions PHI / Écrits des Forges, 1997
Lettre à la mère, présenté et traduit
par François-Michel Durazzo, Éditions Myriam Solal, 2002
Salaire de l’impie et autres poèmes,
traduit par Jean Portante, Éditions PHI / Écrits des Forges, 2002
L’Opération d’amour, poèmes, présenté
et traduit par Jacques Ancet, postface de Julio Cortázar, Gallimard, 2006
à signaler aussi
Philippe Friolet,
La poétique de Juan Gelman, Une écriture à
trois visages
L’Harmattan, 2006
Un très bel et très prenant article de Michel Faure sur la disparition du
fils et de la belle-fille de Juan Gelman, dans l’Express
sur le site des éditions PHI avec quelques poèmes d’Obsur
ouvert
sur le site de la librairie Compagnie (en
français)
une page en espagnol
une autre également en espagnol avec un court commentaire sur
plusieurs des livres du poète
le blog
de Juan Gelman (en espagnol)
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