En liaison avec la revue Terres de Femmes qui a publié ce 20 décembre un poème de Marina Tsvetaïeva :
Ils sont là, écrits dans la hâte….. (lire
la suite)
Il en tomba
combien dans cet abîme
Béant dans le lointain !
Et je disparaîtrai un jour sans rimes
Du globe, c’est certain.
Se figera tout ce qui fut, - qui chante
et lutte et brille et veut :
Et le vert de mes yeux et ma voix tendre
Et l’or de mes cheveux.
Et la vie sera là, son pain, son sel
Et l’oubli des journées.
Et tout sera comme si sous le ciel
Je n’avais pas été !
Moi qui changeais, comme un enfant, sa mine
- Méchante qu’un moment, –
Qui aimais l’heure où les bûches s’animent
Quand la cendre les prend,
Et le violoncelle et les cavalcades
Et le clocher sonnant…
– Moi, tellement vivante et véritable
Sur le sol caressant.
A tous – qu’importe. En rien je ne mesure,
Vous : miens et étrangers ?! –
Je vous demande une confiance sûre,
Je vous prie de m’aimer.
Et jour et nuit, voie orale ou écrite :
Pour mes « oui », « non » cinglants,
Du fait que si souvent – je suis trop triste,
Que je n’ai que vingt ans,
Du fait de mon pardon inévitable
Des offenses passées,
Pour toute ma tendresse incontenable
Et mon trop fier aspect,
Et la vitesse folle des temps forts,
Pour mon jeu, pour mon vrai…
– Ecoutez-moi ! – Il faut m’aimer encore
Du fait que je mourrai.
8 décembre 1913
Marina Tsvetaïeva, Tentatives de jalousie et autres poèmes, traduits du russe et
présenté par Eve Malleret, La Découverte, 1986, p. 79.
Note
bio-bibliographique,
concert-lecture
(05),
extrait
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5, extrait
6, extrait
7,
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Rédigé par : Gaudin Rémi | vendredi 22 décembre 2006 à 12h14