L’appellation « cahiers » est à prendre ici au
pied de la lettre puisque cette revue se présente comme un véritable cahier à
spirale qui lui confère d’ailleurs une facilité de lecture dont devraient
s’inspirer d’autres publications parfois rétives à une bonne « prise en
mains ». Je découvre, en tout cas, ces cahiers de l’umbo avec un
certain plaisir. Rien que des textes de création s’enchaînant sans entrée en
matière ni thème générique. Il s’en dégage néanmoins comme une ligne de crête
sur laquelle, par temps clair, on pourrait voir flotter un drapeau noir. Le
surréalisme aussi y fait des incursions plus ou moins prononcées. D’un sommaire
livré en vrac et ne renvoyant à aucune pagination je relève la mosaïque
existentialiste pour nudistes enrhumés d’Ahmed Rassim : Après tout
pourquoi ne pas sourire / avec les soldats qui regardent étonnés / le couteau
luisant planté dans leur ventre , les éreintements poétiques de Luc
Richer : j’entre chez le coiffeur comme à l’accoutumée / avec le plein
cendrier de mon cœur / avec ma tête traversée par cette corde à linge / où
pleure une tristesse en forme de blue-jean / de tee-shirt avachi de chaussette
d’enfant, l’humour de Louis-François Delisse lors d’une promenade inspirée
dans le « Chinatown of Paris ». Stéphane Maignan livre ses
déclinaisons d’Héloïse (L-O-I-Z). On pourra le retrouver dans l’un des deux
suppléments qui accompagnent la revue. A défaut de piocher plus avant dans les
multiples textes proposés, il me faut mentionner un foisonnement
d’illustrations – principalement des collages – participant de ce décor
singulier des cahiers de l’umbo. Il n’y a que 120 exemplaires
disponibles. Hâtez-vous !
©Alain Helissen
Cahiers de l’umbo, N°8 : c/o Jean-Pierre Paraggio 33 avenue Jules Ferry
74100 Annemasse.
prix du N°: 12 € ; abonnement 2 Nos : 25 €.
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