Aujourd’hui, mercredi 13 décembre,
À 20h00 au Centre culturel canadien.
À l'occasion du dixième anniversaire de la disparition du poète québécois
Gaston Miron,
regards croisés sur l'homme et l'œuvre
par des membres de l'Académie Mallarmé, de la
Nouvelle Pléiade, du Pen Club français et du Cercle des Amis de Gaston Miron.
Présenté par Sylvestre Clancier.
Réservation : 01 44 43 24 90.
Centre Culturel Canadien,
5, rue de Constantine, 75007 Paris.
L’occasion
pour Poezibao de célébrer la parution
d’un très beau livre consacré à Gaston Miron. Livre intitulé Album Miron et composé par la compagne
du poète disparu il y a dix ans, Marie-Andrée Beaudet. Le livre propose une
magnifique collection de photos, accompagnées de notes manuscrites et d’extraits
de poèmes, documents rares et manuscrits inédits. Il s’ouvre sur les paysages
de l’enfance et se clôt sur ses funérailles en 1996, sa machine à écrire, sa
bibliothèque. Les commentaires sont tirés de l’œuvre de Gaston Miron qui se
fait ainsi le guide de ce livre émouvant et passionnant par la multitude des
documents.
Gaston
Miron était né le 8 janvier 1928 dans les Laurentides au Québec et son enfance
est marquée par deux ruptures, la découverte de l’analphabétisme de son grand
père et la mort de son père en mars 1940. Il sera élevé par des religieux, loin
de sa famille et c’est dans ce contexte de tristesse qu’il écrira ses premiers
poèmes.
En
1953 il fonde les éditions de l’Hexagone. Il fait un important séjour à Paris,
en 1959 pour étudier les techniques de l’édition à l’école Estienne. En 1970
paraît son livre L’homme rapaillé qui
obtient un vif succès. Atteint d’un cancer, il meurt le 14 décembre 1996.
[…]
Ceci
est agonique
Ceci de père en fils jusqu’à moi
Le non-poème
c’est ma tristesse
ontologique
la souffrance d’être un autre
Le non-poème
ce sont les conditions subies sans espoir
de la quotidienne altérité
Le non-poème
c’est mon historicité
vécue par substitutions
Le non-poème
c’est ma langue que je ne sais plus reconnaître
des marécages de mon esprit brumeux
à ceux des signes aliénés de ma réalité
Le non-poème
c’est la dépolitisation maintenue
de ma permanence
Or le poème ne peut se faire
que contre le non-poème
ne peut se faire qu’en dehors du non-poème
car le poème est émergence
car le poème est transcendance
dans l’homogénéité d’un peuple qui libère
sa durée inerte tenue emmurée
[…]
Premières
pages des « Notes sur le non-poème et le poème » publiées à l’été
1965 dans un numéro spécial de la revue Parti Pris, consacré à « la difficulté d’être
québécois ».
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