Pour saluer la parution du deuxième livre d’Isabelle Garron, qu’il faille, chez Flammarion.
Fruit de cinq années de travail, Qu’il faille
prolonge la fresque muette dont Face devant contre avait posé les
fondations. Comme dans son premier recueil, Isabelle Garron confronte en effet
son écriture à la narration cachée qu’elle efface et disperse d’un même geste,
pour en recueillir les fragments : éclats de vers et strophes constellées,
dans un effort où l’abstraction ne perd jamais sa dimension concrète. Construit
en six sections qui sont autant de « mouvements » - puisque la poésie
oscille ici entre la partition et l’exigence picturale (plusieurs prédelles en
rythment la composition) – qu’il faille exhume des souvenirs enfouis,
déchirures intimes et illuminations liées à une mémoire moins temporelle, dans
les décors de Naples, de Lisbonne ou du Pays Dogon.
(extrait du prière d’insérer)
.marche même
regarde
démantèle
prends
va selon
souligne
cueille
multiplie
•••
(temps 1)
. aucun homme sur le parvis
sauf un ivre-mort
bouche incendiée
– ne mendie point
. seul impressionnant il
.. juxtapose en moi
le pas contemporain
au moment même où
– femme la nuit
. tu déposais le pain
aux pieds de ce dormeur
pleuré .dans le lointain
•••
] .. un nombre de stations…ces tags..le
crissement des wagons..à la prochaine
on descend..
. en poche des images plus vraies qu’il y a
une heure mais qu’écrire au dos
du rite reproduit ..
Isabelle Garron, Qu’il faille, Flammarion, 2007, p. 49, 113, 203
Bio-bibliographie d’Isabelle Garron
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