Le jour est passé. Je l’ai vu passer
sur le mur de la vieille maison, derrière la fenêtre.
Passé le jour.
Penser et repenser à toi : mais quoi ?
à ce que j’écris ici sur toi.
Je dois parler de moi à toi.
Le silence est inutile.
Te verrai-je demain ?
Tu es à nouveau avec moi derrière la fenêtre
remplie de feuilles. À la vue de mon corps tu commences
doucement à voir ton corps.
Ce qui passe n’est pas seulement l’hiver.
Le jour passe, meurt dans la fenêtre, je l’ai vu
passer, passé le jour.
Israël Eliraz, Promenade, édition bilingue, traduit de l’hébreu par
Esther Orner, Le Nouveau Commerce, 1994, p. 121.
Avec mes remerciements à Tristan Hordé pour cette proposition
•
Attendre dans l’invisibilité
du visible.
Savoir : tout est là dès le début,
même s’il n’a jamais été prononcé.
Ne confonds pas dedans et
éternité dans les puits
des poches.
Plonge dans l’obscur et
détermine le clair
« Le ciel traversant les arbres »
de beaucoup de façons.
Israël Eliraz, Est-ce que ça bouge dedans, Le Taillis Pré, 2006, p. 81
•
Dans nos poches des insectes
virguliens
dans leurs bouches
bouts de poèmes
qui me touchent, me soulagent
Rappelle-moi les sept derniers mots
et tiens-toi bien droit
Israël Eliraz, « Bientôt quelque chose va se passer », Revue Moriturus, n°
5, 2005, p. 260.
Fiche bio-bibliographique d’Israël Eliraz
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Rédigé par : KAPNANG PIEDJEO Guillaume Duhamel | vendredi 09 février 2007 à 16h39