« Anthologie permanente : Emmanuelle Favier | Accueil | Dino Campana »

lundi 22 janvier 2007

Commentaires

Bonjour. Votre cri d'alarme est pour moi, je suis désolé de le dire ainsi, une preuve d'une forme de *conservatisme* qui me fait mal à lire chez une libraire. Ne vous méprenez pas, je suis moi même libraire, j'aime les livres, j'aime en parler avec mes clients, les aiguiller vers des perles à leur faire découvrir, discuter de tel ou tel auteur. Bref, aucune volonté chez moi d'une quelconque mort du livre. Bien au contraire. Par contre, vous accusez l'internet de tous les maux, de la chute de fréquentation des libraires, et, de ce fait, de la mort du livre. C'est oublier bien vite que ladite chute de fréquentation a vu sa naissance bien avant l'internet, quand les super-marché se sont mis à proposer un rayon culture, et quand les grands groupes (autres super-marchés de la culture, type fnac, virgin, etc.) ont lancé leur offensive. De plus, il y a une évidence à prendre en compte : internet existe. Il y a des ventes de livres qui se font sur internet. Et même de plus en plus. (Cf. http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-856754,0.html ou http://sellermania.blogspot.com/2007/01/la-vente-de-livres-en-ligne-explos-en.html ou encore http://lafeuille.blogspot.com/2007/01/la-vente-de-livres-en-ligne-explos-en.html ) Tout ce que fait internet, c'est jeter un pavé dans la mare. Oui, le métier change, évolue, mais c'est aussi à nous d'évoluer. Fort heureusement, notre métier n'est pas la répétition routinière de tâches habituelles. Il est changeant, comme la culture qui est son support et son *produit*. Pour citer un excellent article d'un autre très bon blog (La Feuile pour ne pas le citer) : "Plutôt que de prendre l'internet comme un potentiel, les libraires ont regardé l'internet de loin." Voyez l'exemple de la librairie de François Bon. (Cf. http://lafeuille.blogspot.com/2007/01/la-librairie-de-franois-bon.html ) Internet interroge sur ce qu'est au fond notre travail de libraire : parler des livres, proposer des livres à des clients, qui ont leur spécificité, leur goût et leurs envies, et tout ceci pour *gagner notre vie* comme on dit. Et bien internet peut AUSSI être un formidable outil pour cela ! Et c'est d'ailleurs vers cet horizon qu'est en train de tendre le fameux "internet 2.0" (qui est loin d'être une forme hype, mais bien une réalité) Ainsi, voyez même cette BooBox en préparation ( http://fr.techcrunch.com/2007/01/21/boobox-aidera-les-bloggeurs-a-devenir-commercants/ ) Bref et pour finir, internet EST UN FORMIDABLE OUTIL POUR LA CULTURE ET LE LIVRE ET LE LIBRAIRE. Ne raisonnons pas à l'envers... Une dernière chose : votre comparaison avec le disque n'est pas valable, du fait de l'existence de la loi Lang, qui impose un prix unique sur le livre. A la différence de ce qui s'est passé avec le disque. Sans cette loi, les libraires de centre ville n'existeraient déjà plus depuis longtemps... Et mettez vous à y reflechir : c'est peut-être grâce internet, et aux futures ventes que vous y réaliserez, que vous sauverez votre librairie de centre ville. Internet est un atout, pas un ennemi... Pensez-y...

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.