Je ne considère pas Israël Eliraz
comme un « littérateur » mais comme un poète avant tout ; poète « covoyageant »
avec tant et tant de poètes qu’il inscrit dans sa démarche poétique
personnelle, et s’en nourrit par nécessité. Proche de ces créateurs et autres
penseurs, philosophes, compositeurs, passeurs bibliques, mystiques….Eliraz se
dévoile en lisant, en écrivant. Il fait son miel, il tresse son vêtement. Il
construit sa demeure. Quelque chose émerge alors en méditant avec Joseph Beuys,
dans le fabuleur Rapport de l’Arpenteur : la matière, la lumière, l’esprit
Gaspar
Hons, postface de Est-ce que ça bouge
dedans Le Taillis Pré, 2006, p. 116.
Le
regard d'Eliraz - et on peut aussi parler du poème élirazien, car chez lui, le
poème c'est le regard - le regard participe de ce que j'aime appeler "la
connaissance du réel". Le poème d'Eliraz c'est cela : approcher au plus
près l'essence de la nature que nous connaissons hélas si peu. Son poème est
ainsi célébration, au sens où Roberto Juarroz l'entendait, "célébration
car il est toujours l'intensité extrême d'un fragment du monde". Et l'on
se met encore à penser à son propos, à cette Huitième Élégie de Rilke, évoquant
nos yeux à nous comme inversés, regardant dans l'apparence alors que notre
regard devrait être tourné vers l'Ouvert.
Yves
Namur, sur le site
de la maison de la poésie de Namur
Parler directement ce qu’on ne peut
pas dire. Ce qui est là, avant la description apprise de toute perception, donc
avant tout langage : « dis enfin quelque chose de la chose / dont tu n’as
jamais appris / à parler » Car il s’agit bien pour Israël Eliraz de voir, de
toucher, d’entendre autrement (« touche les choses autrement ») Non pas de
donner du sens mais de gommer le sens, pour que se produise la coïncidence,
puisque « L’invisible ne coïncide plus / avec la langue »
Jacques
Ancet, sur
le site de l’éditeur José Corti
Poète,
librettiste, dramaturge, critique littéraire, l’israélien Israël Eliraz est né
en 1936 à Jérusalem. Il fait ses études en français à l'école de l'Alliance
israélite et à l'Université hébraïque de cette ville. Il passe une année à la
Sorbonne dans la section des études théâtrales Après avoir écrit de nombreuses
pièces de théâtre et des livrets d’opéra pour le compositeur israélien Josef
Tal, il se consacre exclusivement à la poésie. Il est traduit en français à
partir de 1994.
Israël Eliraz est publié chez les éditeurs suivants : le Nouveau Commerce,
Dana, Unes, L'Atelier des Brisants, L'Apogée, José Corti en France et le
Taillis Pré en Belgique.
Bibliographie
en français
•Poésie
Promenade, Le Nouveau Commerce, 1994
Bouche déchirée, Unes, 1997
Miniatures Clemente, Unes, 1997
Jérusalemville, éditions de la
Séranne, J.L. Herman, 1998
Petites Bêtes, Dana, 1999
Poèmes blancs à Gaspard, La Porte,
1999
Bernard Noël-Israël Eliraz, Institut
Français, 1999
Oiseaux et autres poèmes, éditions
Apogée, 2000
Herbes, Le Taillis Pré, 2000
Le Saint, La Porte, 2000
La Maison, éditions de la Séranne, J.L.
Herman, 2000
Hölderlin, L’Atelier des Brisants,
2001
Petit Carnet du Levant, José Corti,
2001
Rapport de l’arpenteur, Le Taillis
Pré, 2002
Abeilles/Obstacles, José Corti, 2002
Comment entrer, José Corti, 2003
Le Genou du Levant, éd. Zéphyr, J.-L. Hermann, 2003
Porte Rouge, éditions Le Taillis Pré,
2004
Dîner avec Spinoza et des amis, José
Corti, 2004
Le Cri, éditions de la Porte, 2004
Un pas de plus et me voilà derrière moi,
éd. J.L. Herman, 2004
Laisse-moi te parler comme à un cheval,
José Corti, 2005
Chez Thomas Bernhard à Steinhof, José Corti, 2006
Est-ce que ça bouge dedans, Le Taillis Pré, 2006
Rien n'empêche d'aller au-delà, J.-L. Hermann, 2006
Août, à la limite des choses perdues, José Corti, 2007
Il doit sûrement en être ainsi, La Taillis Pré, 2008
•Théâtre
Loin de la mer, loin de l’été, L’Avant-Scène,
355, 1966
La Banane, L’Avant-Scène, 454, 1970
Liens
Sur le site
de l’éditeur José Corti
Dans
la poéthèque du Printemps des poètes (avec un extrait sonore)
Une belle page
avec plusieurs poèmes
Sur Art-Point France
Une
belle présentation sur le site du Prix des découvreurs
Deux
poèmes sur Terres de Femmes et une note
sur Bleu de Paille
Dans le cadre d’un
bel ensemble sur les écrivains israéliens sur le site de la librairie
Ombres Blanches
fiche ©Poezibao
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