Maison de la Poésie
- salle Pierre-Seghers
Du 10 janvier au 4
février 2007
Je
rien Te deum
Création
Texte Fabrice Melquiot
Mise en scène Jean-Pierre Garnier
Scénographie et lumière Yves Collet
Assistants à la mise en scène Xavier Bazin et Vincent
Chatraix
Travail du mouvement Philippe Jamet
Création vidéo Matthieu Mullot
Création sonore Jean-Charles Schwartzmann
Collaboration artistique Gaëlle About
Coproduction La Comédie de Reims, CDN/Compagnie
Jean-Pierre Garnier
Le spectacle sera repris à La Comédie de Reims du 13 au
21 février 2007
Rencontre avec le public mercredi 31 janvier à l’issue de
la représentation, en présence de Fabrice Melquiot
www.maisondelapoesieparis.com
(relâche lundi et mardi)
Passage Molière 157, rue Saint-Martin 75003 Paris
Métro Rambuteau
(du mardi au samedi de 14h à 18h)
Prix des places
Plein tarif : 20 €
Tarifs réduits : 15 €
10 € : dernier mercredi du mois
Je rien Te deum
Présentation
Le texte de Fabrice Melquiot prend appui sur une des
premières tragédies humaines qui a été vécue en temps réel par l’ensemble de la
planète.
Le théâtre peut-il et a-t-il les moyens de rendre compte
de l’histoire immédiate ? Bone est le coryphée d’un chœur sacrifié, celui
de tous ceux et celles qui ont disparu à cet instant. C’est la prière d’un
homme pour tous les hommes.
Fabrice Melquiot
Je
rien Te deum est paru à L’Arche éditeur, Paris, 2005.
Bone, le jeune homme enfermé dans une des tours du World
Trade Center au moment où le premier avion percute une des deux tours est une
sorte « d'attrape-cœur » contemporain qui doit une partie de sa
mélancolie à sa mort prématurée lors de cet événement. Selon un principe
heuristique, il prend la mesure de sa vie et effectue une sorte d'archéologie
intime qui le mènera de réminiscences familiales et personnelles vers une sorte
de voyage initiatique, un lavement, une purification, et — qui sait — pourquoi
pas une sorte de « renaissance », ou une vraie naissance à la
conscience de la vie.
Comme ces corps qui tombent, qui tombent, la pièce donne
à voir cette chute de notre civilisation que nous nous obstinons à ne pas
vouloir regarder.
Et ici, un homme, au lieu de chuter, est en train de
voler dans le vide, clown triste suspendu sur un fil d'argent tendu en
direction du sommet de l'une des deux tours du World Trade Center, une sorte de
Buster Keaton entre ciel et terre. Grâce de l'imagination, face à l'impitoyable
pesanteur des corps, réversibilité des destins quand l'écriture s'en empare.
Voix d'un chœur sacrifié, coryphée de tous ceux et celles qui ont disparu à cet
instant.
Cet événement tragique devient salutaire dans ce qu'il
permet à Bone de se comprendre dans une sorte d'introspection clinique et
décharnée. C'est avant tout une voix dans le vide. Fabrice Melquiot nous invite
à aller à la rencontre et à l'écoute de nos 11 septembre personnels, de nos
catastrophes intimes. Nous ne sommes pas loin du Marlow d’Au cœur des ténèbres de
Joseph Conrad qui remonte le fleuve à la découverte de l’horreur.
La forme monologuée invite le spectateur à devenir le
dépositaire privilégié de la parole de Bone. Ce nom signifie littéralement
« Arête de l'os », ces éléments durs et calcifiés servant à soutenir
les parties du corps entre elles, ou ces ossements qui constituent les restes
de l'être après sa mort. Bone survit pour témoigner et devient notre propre
porte-parole de cette tragédie. Le personnage est à une étape charnière de sa
vie et doit en passer par une expérience en quelque sorte initiatique pour
grandir. Bone, par cet événement, cherche à s'abandonner à quelqu'un, cet autre
lui-même, cet alter ego que devient le spectateur ! L'œil est lavé par le
poème.
C'est une cantate à une voix, solo musical proche de la
litanie, à laquelle nous sommes conviés. Il faut suivre le mouvement du texte,
non seulement sa syntaxe et sa rhétorique, mais sa facture rythmique et
musicale.
Jean-Pierre Garnier
II travaille avec le Théâtre du Mouvement et rencontre à
vingt-deux ans, Emmanuel Demarcy-Mota, alors directeur de la Compagnie des
Millefontaines, avec lequel il travaille en tant qu'acteur. Parallèlement, il
écrit des pièces pour la radio, la jeunesse, et le théâtre tout public.
Progressivement, il joue de moins en moins pour se consacrer, depuis quelques
années, exclusivement à l'écriture.
A partir de 1998, ses premiers textes pour enfants sont
publiés à l'Ecole des Loisirs et diffusés sur France-Culture. II reçoit le
Grand prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques de langue
française et à Bratislava (Slovaquie) le prix européen de la meilleure œuvre
radiophonique pour adolescents.
En 2002, Emmanuel Demarcy-Mota arrive à la direction de
la Comédie de Reims, il associe alors Fabrice Melquiot au collectif artistique.
Cette même année, il met en scène Le Diable en partage et L'Inattendu. En 2004,
le compagnonnage se poursuit avec la création de Ma vie de chandelle, puis en
2005 avec Marcia Hesse.
Ses textes sont aujourd'hui montés et joués un peu
partout. Il est traduit dans une dizaine de langues.
Exeat/
Je rien Te deum (2005)
Catalina in fine (2005)
C'est
ainsi mon amour que j'appris ma blessure, Le laveur de visages, L'actrice
empruntée (2004)
Ma
vie de chandelle (2004)
Le
gardeur de silences (2003)
Bouli
Miro
(2002)
Autour
de ma pierre, il ne fera pas nuit / La dernière
balade de Lucy Jordan (2002)
Le
diable en partage (2002)
Kids (2002)
L'inattendu
/ Percolateur blues (2001)
Perlino
comment (2001)
Principaux textes aux éditions de l'Ecole des Loisirs :
L'enfant
Dieu
(2003)
Les
petits mélancoliques (1999)
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