Non, rien
(((Corps, en vêtement de nuit, raide, invisibles,
(dentelles pourpres. Tourbes. Lourde) raide, invisible, avant même que commence
(se déploie, se replie, nulle force) l’histoire –––––––– orientation,
chemin : impossible. Indices : nuls.))
Ou bien : (épaules bronzées (te mordre. Couler à vos
pieds. Me tordre.) Chemise déboutonnée, torse, (visible ? à peine) jambes
nues, ruisselantes (lécher ? Boire ? Vous tordre) pieds dans ses
espadrilles (matin. Matin encore. Dictature. /Nous tordre. :)
Non. Rien.
[...]
9 août 1977
Étrange impression : il devrait y avoir dans le
« journal » une part qui dépasserait l’exactitude. Une part
d’imagination pure ; celle de la fabrication. Elle dirait sur un autre
ton, un autre thème. Ce thème que mon discours vivant s’applique presque
constamment à retenir. Jalonner l’espace imaginaire : encore un projet.
Je ne m’ouvrirai que si quelque chose en moi se retire.
Une acceptation lucide restant à instaurer. Cela ne se pourra que si j’assimile
à ma vie, au niveau même de l’inconscient (à moi-même et pour moi-même), mon
propre langage. Alors je ne me ferai plus peur. Ne pas affirmer – revendiquer – vis-à-vis des autres la
différence, mais ne pas laisser l’inconscient l’escamoter, faute de quoi, à
chaque fois que je me retrouve en face d’elle, je perds pied, m’agite à tort et
à travers. Il existe probablement un moyen d’accepter tranquillement un certain
malaise. Ou de le contourner de telle sorte qu’il n’ouvre pas sur une passivité
paralysante qui entraîne une réaction violente, mais sur une activité
secondairement construite.
Je remercie Tristan Hordé pour cette
proposition
note
bibliographique d’Agnès Rouzier
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