D’une vue d’ensemble on pourrait se douter que les personnages ne sont
pas fictifs, ils parviennent à ressembler aux anges, je les range depuis des
années dans des cases ornées de tissus cellulaires.
je leur donne à manger des identités récentes
l’entité se vide tandis que l’identité, réelle ou usurpée
se trouve toujours remplie de saillies diverses
la voix commence dans un trou juste avant les premiers bruits
ensuite je laisse plus d’espace
hobbies : none
l’entité n’est pas curieuse mais régit son
propre thermostat, le mode d’emploi suggère d’appréhender l’activisme
individuel à travers ses préférences visuelles et l’analyse de son
environnement.
c’est à l’entité de redevenir identité remarquable pour stimuler, redonner
confiance à l’ancienne fonction perdue dans le marc, l’identité s’étant refusé
à offrir sa matière, il faudra reprendre l’exercice ; longtemps les
survivants seront enclins aux services rendus par politesse glacée
« femme seule, pseudo-maternelle, vampirisatrice » une typologie
connue du dispositif
s’aggriprenfinsurcequireste : la cavité
détruire dans l’espace tout ce qui forme la Maison
la figurine se remplie doucement de sable
empaillée dans un mouvement intime ;
l’œil se rétracte sous les contusions
le contentement de la nouvelle identité prend toute son ampleur au son du
sablier, par le transfert des fluides
un dernier coup d’œil dans le miroir pour s’approprier la nouvelle peau
réhydratée
j’ai rien vu
les appareilleuses de vie secrètes ont leurs méthodes perso
plus vide est l’esprit de ses dérivés
l’aspect sans beauté des cures thermales
plus grande sera l’audace de saisir sa vie
(spécimen de cortex emprunté)
Sandra Moussempès, Captures, Flammarion,
2004, p. 23.
Je remercie Valérie Rouzeau pour cette
suggestion
Sandra Moussempès dans Poezibao :
Moussempès
Sandra, extrait
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