Avec mes
remerciements à Tristan Hordé pour cette proposition
Lecture de La mer remblayée par le
fracas des hommes, lors du Printemps des Poètes, le 8 mars 2007, à
l'Auditorium de l'Alliance Française, bd Raspail, à Paris. Toutes
informations sur le site du Printemps
des Poètes
Dorsales
Quelle incroyance tout de même
avec la culbute des paupières...
Savoir que tout s’écoule,
le vent comme le sable, et que les doigts même
apprennent à disparaître.
La bouteille débouchée – l’odeur
d’une vieille lettre dont le papier
s’est auréolé d’espérance.
Écrire c’est croire.
Main tendue, paume ouverte.
Mon tendre suaire clouté de mots.
On l’accroche au mât – un drapeau.
Tandis que sur des rives opposées,
nous nous adressons des baisers
de noyés, l’ennui m’étouffe.
Manque de salinité. Nos dorsales assoupies.
Ophélie Jaësan, La Mer remblayée par le
fracas des hommes, Cheyne, novembre 2006, p. 46.
••••••
A qui est donc cette voix qui sonne
dans le vide -
nul écho ?
Les yeux, même écarquillés,
de ceux qui regardent
sont morts.
Miroirs d'eau glacée
où l'image reflétée est celle
d'une tombe
ouverte aux parois bétonnées.
Dans le trou, un corps,
sans vie.
Ou bien juste endormi.
Non: qui bouge et agite les mains -
en vain.
Des nuages floconneux passent
sur le camaïeu gris d'un ciel
sans poésie.
A qui donc est cette voix,
murmure restant piégé
dans les algues ?
A qui donc ce regard
qui n'arrive plus à fixer quoi que ce soit,
pas même la lumière ?
De toute manière, il n'y a
nulle issue
où se taire.
Ophélie Jaësan, Un poème inédit publié ici
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d’Ophélie Jaësan
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