25.02.98
serrer les mots comme une ceinture bien sûr on peut jusqu’à plus guère rien que
du blanc et quelques cailloux
caillots
il y a tout cet effort pour soulever
du vent
respirer au large
et l’air soulevé
ne suffit pas
après on est à la même place – table toile cirée – petit arrangement de choses
du jour – minuscules rites comme débarrasser passer l’éponge ou se laver
les mains
au même point mental pendant que reviennent vomissures et vin bleu
la saveur du réel un jour de plus
augmenté d’un jour
vierge forêt de mots ah rien tendre
langue comme main
sur du vent
serrée
après
on se rappelle ceux qu’on a vus
et perdus de vue vite
on bouge on est bougé on se fait un thé on prend une bière histoire de
s’écarter un peu seul dans un pays avec dunes et ciel vaste
l’enfance à ce point floue mais
dans ce tournant le plus souvent partant
sur un chemin de terre
tête aiguillée sans écran de contrôle
ni maître ni marteau
tête chercheuse
museau presque reniflant
au ras des mots allant cherchant
une piste ou s’égarant
à force de vue de nez
au bout du compte
on y est
on se tait
c’est calme
on sait
Antoine Émaz, Soirs, éditions
Tarabuste, 1999, p. 84-87.
Avec mes remerciements à Tristan Hordé
pour cette proposition
Antoine Émaz dans Poezibao :
Emaz
Antoine, extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, fiche
lecture de os, extrait
5, note de lecture
de De l’air, Nu(e)
n° 3, note de lecture (T. Hordé)
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