En 1976, Henri Michaux suggérait à Michel Bulteau de
rencontrer Allen Ginsberg, alors de passage à Paris. La rencontre eut lieu le
lendemain à la librairie Shakespeare and Company. Elle allait constituer, pour
Michel Bulteau, un tournant de sa vie puisque, la même année, il va s’expatrier
à New-York et fréquenter d’autres acteurs de cette Beat Generation qui connaîtra
une audience internationale à travers les figures notamment de Jack Kerouac,
d’Allen Ginsberg, de William Burroughs ou de Brion Gysin. Mr Allen Ginsberg,
an American from Paterson, New Jersey, ainsi le présentait Bob Dylan, l’une
des “rock stars” que côtoyait Ginsberg, ami encore de John Lennon et Paul Mac
Cartney, avec qui il enregistra The Ballad of the skeletons. Ce petit
ouvrage de Michel Bulteau ne prétend pas livrer une étude détaillée ni de
l’œuvre ni de l’homme mais se contente d’apporter le témoignage
« privilégié » d’un compagnon de route, admirateur inconditionnel du
« perturbateur » Ginsberg encore plus connu comme « maître de
l’outrage » en raison de sa défense de valeurs aussi peu soutenues que la
drogue ou l’homosexualité ainsi que de son aversion pour la guerre du Vietnam
et pour la CIA. Allen Ginsberg s’intéressait beaucoup à ses amis poètes,
musiciens ou artistes, à propos desquels il voulait tout connaître. De Jack
Kerouac, il disait : il m’a tout appris en ce qui concerne l’écriture.
Le 4 avril 1997, Allen Ginsberg s’éteint dans son appartement de la 13ième
rue, victime d’un cancer du foie. Le ravaudeur de notre réalité ne sera plus
jamais à l’œuvre, commente Michel Bulteau, fortement ému. Merci à lui
d’avoir restitué ici ses souvenirs vécus, une manière de retrouvailles, pour
lui comme pour nous.
Allen Ginsberg, le chant de l’Amérique, Michel Bulteau ; Editions de la Différence ; www.ladifference.fr